Lancée vers 06H20 par les services de l?État, la Ville de Paris et la préfecture de police, cette opération s'est achevée environ deux heures plus tard, dans le calme, sous la surveillance d'un important dispositif policier, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Elle a permis la prise en charge de 985 migrants et la résorption complète du campement", ont indiqué dans un communiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et la maire de Paris, Anne Hidalgo.
Plusieurs centaines de personnes, dont quelques femmes et enfants, étaient installées depuis environ trois semaines dans des tentes et sur des matelas, au milieu des détritus, sous le métro aérien au niveau de la station Stalingrad.
Bien avant le début de l'évacuation, les migrants, parfois avec un sac contenant leurs maigres possessions, le plus souvent les mains vides, regroupés sous les arches du métro, attendaient les bus devant les emmener vers des hébergements, en région parisienne ou en province.
Une fois montés à bord, ils agitent la main en souriant lorsque les véhicules démarrent.
"Je ne sais pas où on va, mais ce sera toujours mieux qu'ici", explique dans un mauvais anglais Ahmed, un Afghan qui a fui "la guerre et les talibans", venu il y a quelques jours de Calais, désignant de la main l'espace étroit et insalubre où s'entassent les migrants.
Les migrants ont été répartis "sur une soixantaine de centres d'hébergement" à Paris et dans les départements d'Île-de-France, a-t-on indiqué à la préfecture.
Par ailleurs 40 personnes ont été réparties dans des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) "dans la Haute Vienne, le Lot et le Cantal", a-t-on ajouté de même source. C'est la première fois que ces CAO, dispositif conçu sur-mesure pour les migrants de Calais afin de les inciter à demander l'asile, sont ouverts dans le cadre d'autres mises à l'abri.
Les migrants doivent être accueillis dans ces différentes structures pendant un mois, le temps de commencer leurs démarches de demandes d'asile, selon les autorités.
- "Pour qu'ils m'emmènent d'ici" -
"Je n'ai pas dormi de la nuit pour être sûr qu'ils m'emmènent d'ici", assure un Malien, s'apprêtant à monter dans les bus.
Quelques migrants surpris en dehors du campement lors de la mise en place du périmètre de sécurité demandaient en vain aux forces de l'ordre à rejoindre leurs camarades.
Le campement de Stalingrad avait été évacué une première fois le 7 mars. Près de 400 personnes avaient alors été mises à l'abri, mais il s'était reconstitué quelques jours plus tard.
"Le rythme s'accélère, je pense qu'il y a un déport important de gens qui étaient à Calais et qui viennent à Paris", a estimé Sophie Brocas, secrétaire générale de la préfecture d'Ile-de-France, évoquant le démantèlement récent d'une partie de la "Jungle" de Calais.
Cette opération est la dix-neuvième organisée à Paris depuis le 2 juin 2015, date de l'évacuation du campement de La Chapelle, précisent le ministre de l'Intérieur et la maire de Paris.
"Au total, plus de 6.500 migrants présents sur le territoire parisien ont ainsi été hébergés dans le cadre des dispositifs de l?Etat" outre les publics vulnérables ? mineurs, femmes isolées avec enfants ? pris en charge par la Ville de Paris", selon leur communiqué.
L'Europe est en proie à des flux migratoires sans précédent, avec l'entrée d'un million de migrants en 2015 et la tendance reste très soutenue en 2016, près de 165.000 personnes étant arrivées en Europe par la mer depuis le début de l'année, selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).
Même si elle n'est pas en première ligne, la France a connu depuis un an des arrivées importantes d'exilés, dont beaucoup cherchent à gagner la Grande-Bretagne.
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