Carlos Tavares, président du directoire du premier groupe automobile français, a reçu un salaire de 5,24 millions d'euros en 2015, contre 2,75 millions d'euros un an auparavant.
"Le butin du général Tavares", comme le présente avec humour Philippe Escande dans Le Monde Economie, a provoqué bien des remous mardi.
"Cette douce pluie d'or tombée sur les épaules du patron de PSA n'est pourtant pas une surprise", explique le chroniqueur du Monde, puisqu'"elle découle directement des règles édictées par les actionnaires eux-mêmes".
Dans Le Figaro, Bertille Bayart précise que "l?inflation de la rémunération de Carlos Tavares correspond à des performances impressionnantes chez PSA, dont le plan de redressement a été réalisé bien plus vite qu?attendu, en deux ans seulement".
Le salaire du patron français est en outre "deux fois moins que celui de Mercedes ou de Fiat, et trois inférieur à ceux de Ford ou de l?autre Carlos de Renault-Nissan", rappelle Alain Dusart dans L'Est républicain.
Il "demeure très inférieur, par exemple, à celui des footballeurs que certains de ses détracteurs applaudissaient sans doute hier soir. Qui a le plus mouillé le maillot ?", renchérit Denis Daumin de La Nouvelle République du Centre Ouest.
- 14.000 euros par jour -
Il n'en reste pas moins que nombre de commentateurs avouent leur trouble. La Croix, sous la plume de Guillaume Goubert, rappelle les succès de M. Tavares et juge "normal que sa rémunération prenne acte de cette réussite". "Pourtant, la hausse de rémunération des hauts dirigeants de l?entreprise crée forcément un contraste cruel avec l?austérité salariale mise en ?uvre depuis plusieurs années pour la très grande majorité des employés", ajoute l'éditorialiste du quotidien catholique.
"Dans un pays abonné au chômage et aux Restos du c?ur, il y a des chiffres qui peuvent faire mal", estime Raymond Couraud de L'Alsace, jugeant que "l?énormité du salaire de M. Tavares est quasiment inconcevable, avec ses 14.000 euros par jour".
Certes, "le XXIe siècle est celui des plus grandes inégalités", souligne Jean-Louis Hervois dans La Charente libre mais, pour Bertrand Meinnel du Courrier picard, on est en présence de "pratiques maladroites et (d')un chiffre massue, surtout après avoir beaucoup rogné sur les coûts et la masse salariale".
Dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace, Didier Rose fait valoir que "les petits patrons de France ne diront pas merci" à Carlos Tavares. "Ceux qui risquent dans des PME leur argent, et parfois leur patrimoine, ne peuvent accepter d?être mis dans le même sac qu?une star du CAC?40, à l?abri de tout péril financier personnel", insiste l'éditorialiste des DNA.
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