Comme à chaque déplacement de l'USO Mondeville, une odeur déplaisante envahit le bus des joueuses. Pas besoin de chercher bien loin : Marième Badiane (photo de Une), 22 ans, couche du vernis sur ses ongles. "C'est mon grand rituel d'avant-match, sourit l'intérieure mondevillaise, récemment appelée en Équipe de France. "Les couleurs changent, mais hors de question d'utiliser du vert. Les deux fois où j'en ai mis, je me suis cassé le nez !"
Boxer et urinoir
L'anecdote fait sourire sa coéquipière KB Sharp, 34 ans, longtemps en proie à la superstition. "Avec l'âge, c'est parti tout seul parce que je me suis rendu compte que quand j'oublie de faire un truc, ça ne change pas ma performance ou le cours du match". Un avis que partage Philippe Da Silva, le capitaine du Caen Basket Calvados, 36 ans, lui aussi très expérimenté. "Il vaut mieux ne pas y attacher trop d'importance parce que les jours où tu perds, tu t'accroches à quoi après ?", s'interroge-t-il. Il n'empêche qu'après plus de 17 saisons professionnelles, il observe la même routine. "J'ai une quinzaine de trucs, que je fais dans un certain ordre. Ça me sert surtout à entrer dans mon match, à favoriser la concentration." Une fois enlevée dans le vestiaire, sa boucle d'oreille atterrit systématiquement dans la même poche, la prière est inévitable et la chaîne qu'il porte autour du cou est confiée à l'entraîneur, avant le début du match. Dans cette équipe, il est un joueur qui porte le même caleçon à chacun de ses matchs depuis le début de sa carrière professionnelle.
Le rituel du sous-vêtement trouve également un écho au Caen Handball. Enfin trouvait. "Depuis le début de la saison, l'un de mes coéquipiers portait le même boxer à chaque match, explique le capitaine, Florian Dessertenne. Mais comme on a perdu pour la première fois à la mi-mars après 16 journées, il ne le met plus." Et c'est bien là toute la légèreté de la chose. "Quand ça ne marche plus, on laisse tomber".
Les habitudes d'Appiah
Dans le sport de haut-niveau, la superstition n'est en rien un sujet tabou. Mais certains préfèrent utiliser un autre terme. "C'est plus des habitudes", explique ainsi le footballeur du Stade Malherbe Caen, Dennis Appiah. "Avant chaque match, je fais une sieste de deux heures, j'écoute les trois mêmes morceaux et j'aime bien être le premier à passer au massage."
Le point de vue est partagé par Romain Lorentz, bel espoir du tennis de table français et joueur de Caen en Pro A. "Au moment d'aller aux toilettes, je choisis toujours le même urinoir pour les matchs à domicile, mais si je ne le fais pas, je ne mets pas de pression". Pourtant, le 155e joueur mondial semble victime de tics pendant les rencontres. "Essuyer la table et la raquette avec la main, on le fait tous, même si c'est vrai que je le fais un peu plus que les autres. Mais ce n'est en rien de la superstition". Il dit chasser là, l'humidité qui guette les supports de jeu. Une manière comme une autre de rester concentré.
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