Ne leur dîtes surtout pas que le normand est une langue morte. "Vous plaisantez ? Dans les campagnes, il est encore très utilisé, sans parler des groupes de musique comme les Wacetonians ou Magène", assure Rémi Pézeril, membre de ce dernier. "D'ailleurs les Wacetonians tirent leur nom du poète normand Wace, contemporain du XIIe siècle, connu pour avoir écrit des vers sur Rollon, le chef viking à l'origine du duché de Normandie".
Patrimoine culturel
Surtout, les défenseurs actifs de la langue qui rejettent tout lutte identitaire, ne manquent pas de s'organiser sur l'ensemble du territoire pour proposer au plus grand nombre de la découvrir ou de se perfectionner. Ainsi pas moins de neuf ateliers de normand sont dispensés de façon régulière (voir les contacts ci-dessous). Ces initiatives sont soutenues par la récente Fédération des associations pour la langue normande (Fale), créée à la mi-janvier. "De Rouen à Caen, en passant par Saint-Lô, Alençon, Cherbourg ou Montfort-sur-Risle, il est possible de se familiariser avec le normand aux quatre coins de la région", se réjouit le Calvadosien Philippe Signargout, membre actif de la Fale.
Tous applaudissent la sortie en librairie de la réédition d'un ouvrage attendu de longue date : un dictionnaire franco-normand, aux éditions Eurocibles de Marigny dans La Manche. "C'est le fruit du travail de six années de collaboration, impliquant quatorze personnes, assure fièrement Maurice Fichet, l'un des auteurs, par ailleurs régulièrement présent pour animer l'atelier proposé par l'Université inter-âges de Caen, chaque mardi. Surtout, cet ouvrage qui se lit aussi bien dans le sens normand-français que français-normand, et c'est une nouveauté, va permettre à des personnes qui n'ont que très peu de notions, de parler ou d'écrire en normand." En début d'année, une réédition de la grammaire et de la conjugaison de la langue normande avait également été rééditée.
Cet ouvrage est d'autant plus utile que le normand n'est pas parlé ou écrit de la même manière partout. "Nous parlons de la ligne Joret, du nom du dialectologue qui au 19e siècle a distingué le normand du sud de celui du nord, explique Philippe Signargout. Et nous devons aussi beaucoup à Fernand Lechanteur qui au siècle dernier a permis d'orthographier le normand". Pour les novices, la langue est loin d'être facile à maîtriser, la prononciation changeant de façons importantes d'un bout à l'autre de la Normandie. La défense d'un patrimoine culturel est à ce prix.
Pratique. Le dictionnaire en deux volumes est disponible dans un coffret français-normand avec 33 000 mots et normand-français avec 40 000 mots. Il est accessible aux éditions EUROCIBLES à Marigny dans La Manche et dans les bonnes librairies.
ENSEIGNEMENT
L'éducation nationale n'a que faire du normand. Plus aucune école de la région ne l'enseigne en option. Le Breton ou le Corse sont bien mieux lotis. Même l'université de Caen y a renoncé il y a trois ans. Jusqu'à il y a encore quelques mois, le collège de Bricquebec dans le Cotentin en dispensait, mais ce n'est plus le cas.
Seule l'université du Texas à Austin propose un cours de normand. Il est donné par le Manchois Jean-Pierre Montreuil. En janvier, son dernier ouvrage De lounge et de l'aise, qui pourrait être traduit par "sans se presser", est sorti en librairie. Un livre d'autant plus insolite qu'il est écrit à la fois en normand, en français et en anglais, la première de ces trois langues ayant influencé les deux autres au cours du Moyen-Âge. La question de cet enseignement pour les années à venir se pose, dans la mesure où Jean-Pierre Montreuil doit prochainement prendre sa retraite. En attendant son retour dans la région, les animateurs de la Fédération des associations pour la langue normande proposent des ateliers réguliers aux quatre coins de la région.
Cours et contacts
Caen. À l'université inter-âges (UIA), le mardi (16h-17h), suivi d'un cours de dialectologie avec Pierre Boissel. Tél. 02 31 56 60 84.
St-Lô et Cherbourg, via l'UIA avec Jacques Mauvoisin et Eric Marie. Tél. 02 33 57 18 55 et 02 33 01 46 66. Bricquebec, avec l'association Amis du Donjon avec Rémi Pézeril. Tél. 02 33 52 50 11.
Alençon, avec l'association Au Point d'Alençon avec Michel Lebas. Tél. 02 33 26 33 60.
Yvetot, à l'université rurale cauchoise. Tél. 06 21 87 70 35
Montfort-sur-Risle, avec l'association La Chouque. Tél. 02 32 42 22 46.
Rouen, dialectologie avec Thierry Bulot, professeur à Rennes 2 également. Tél. 09 50 38 50 55.
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Warro tertous.
Je ne vais pas trop parler, seulement pour dire que le langage Normand du Cotentin est bien présent en Basse Normandie et qu'il est plus parlé dans la Manche que dans le Calvados ou l'Ornes. Dans ces deux autres départements il n'est pas parlé mais de très nombreuses personnes, y compris des jeunes, parlent quelques mots.
C'est une vraie langue issue du Vieille Islandais qui est similaire et compris à Jersey, à Québec, à Saguenay et à Montréal. Le Cotentin, Basse Normandie à une forme de patois présents en fonction des Pays de ces 3 départements, soit 13 en tout. On peut y ajouter Honfleur qui a un langage patoisant du Cotentin car influencé par le Pays de Caux et sa langue Cauchoise. Mais c'est tout. La référence c'est le Cotentin pour la Basse Normandie car il comporte plus de 36000 mots et donc il ne peut pas être un patois. Je ne parlerais pas du Cauchois de la Haute Normandie que je ne comprends pas.
L'union des deux Normandie est une chose positive pour le département, cependant il est problématique pour les deux langues existantes. Il y a un drapeau et deux blasons avec une variante pour les Déeus Cats présentés sous forme de chats ou de léopards. Les Déeus Cats sont assez présents en Normandie car faisant référence à Guillaume le Conquérant et beaucoup moins les Treis Cats faisant plus référence à Edouard 1er d'Angleterre. Cependant et si ce dernier n'est pas souvent présent en Normandie, il est important car il fait référence à la volonté d'autonomie de la Normandie. Comme les Normands sont plutôt Socialistes, traditionalistes et identitaires, ça ressemble plus à la gauche Basque qu'à une droite Nationale.
Bref on constate que la Normandie est compliquée à comprendre et la langue est très importante car elle permet de consolider les personnes qui la parlent au lieu de se diviser. Je pense que c'est un devoir de mettre en place des solutions afin de conserver la mémoire de la Normandie pour les générations à venir.
Pour moi le dictionnaire dont vous parlez est très intéressant car c'est grâce à lui que j'apprends à être Normand. La langue faisant les hommes qui la parlent. Il est donc de ce fait plus facile d'horsaer d'une région à la Normandie lorsque l'on prêche sen loceis. Il existe 70 dictionnaires et celui-ci est le seul qui traduit dans les deux sens, ce qui est très pratique pour l'apprentissage car les cours et les groupes de parlés pour apprendre sont très rares. Apprendre seul et parler, même mal est mieux que rien car ça incite les autres à connaître le langage. Il existe aussi un ouvrage qui vient d'être réédité sur l'Essaie de la Grammaire de la Langue Normande. Il existe de nombreux ouvrages pour apprendre la langue, mais comme ils ne sont pas bien diffusés, le loceis reste quand même assez confidentiel. C'est dommage et c'est pour cette raison qu'il est important que la presse s'y intéresse.
Je ne suis pas bon en grammaire et elle est assez complexe donc merci de ne pas rigoler.
Je marotterais dire qui la Normaundie est eun biao pas et qui sen loceis est eune jatile caquetouère qui et si no l'artire d'acçais, l'arténette des quenâles dé sen pas décarrera. Alos, prèchez d'acount vos amins à vos, d'acount vos gens pou'qui la Normaundie se doulaise tréjous.
Merchi à vos, à s'vei et boujou'
Emmanuel
Bonjour,
Pourriez-vous me dire ou je peux acheter ce dictionnaire?
Quel en est son titre et collection, éditeur exacts?
Je souhaiterais l'offrir à mes parents.
Merci d'avance.