Après un face-à-face tendu avec des dizaines de personnes venues se recueillir pacifiquement sur les marches de la place de la Bourse, les manifestants ont été dispersés à l'aide des canons à eau de la police anti-émeute.
Ils se sont ensuite dirigés vers la gare du Nord, où ils ont pris le train pour regagner le nord du pays, a constaté un journaliste de l'AFP.
Initialement, une "marche contre la peur" avait été prévue dimanche place de la Bourse, recouverte depuis mardi de fleurs, dessins ou bougies. Mais la manifestation "citoyenne" avait été annulée à la demande des autorités qui avaient invoqué le niveau d'alerte terroriste encore élevé.
De noir vêtus et portant parfois une écharpe pour se cacher le visage, les manifestants, généralement réticents à parler à la presse, se présentaient comme "hooligans" et "patriotes", reprenant à plusieurs reprises des chants de supporteurs nationalistes.
- "Une honte pour le pays" -
"On est des ultras de foot, on n'a rien à voir avec la politique. On est ici pour les victimes et leur rendre hommage", a assuré Andres, un supporteur du FC Bruges.
Cependant, des slogans hostiles au Parti socialiste ou aux "sales gauchistes" ont fusé. Plusieurs manifestants ont fait des bras d'honneur à l'encontre des manifestants pacifistes qui ont répliqué "le fascisme ne passera pas".
D'abord surveillés à distance par les forces anti-émeutes, puis encadrés de plus en plus étroitement, ils ont aussi répété des slogans virulents à l'endroit du groupe jihadiste Etat islamique, qui a revendiqué les attentats jihadistes de mardi qui ont fait 28 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles.
Après une demi-heure de confrontation verbale, les forces de l'ordre, aidées de deux camions anti-émeutes, ont fait reculer les hooligans qui n'ont pas manqué de les applaudir ironiquement en les accusant d'être des "complices de Daesh". Plusieurs panneaux de circulation et du matériel urbain ont été dégradés lors de leur dispersion.
"Je suis scandalisé par ce qui se passe, de constater que de telles crapules, aux visées de nazis, viennent provoquer les habitants sur les lieux de leur hommage. C'est une honte pour le pays", a déclaré le maire de Bruxelles Yvan Mayeur, selon l'agence de presse Belga. Le bourgmestre a déploré que rien n'ait été fait "pour les empêcher de s'y rendre", alors que les autorités étaient prévenues selon lui de la volonté d'en découdre de ces hooligans, flamands pour la plupart.
Le calme est revenu en milieu d'après-midi place de la Bourse.
"Je suis très en colère. Clairement, ça m'a mis une haine en moi que je ne voulais pas avoir. C'est triste, on est là pour se recueillir et des gens profanent. Mais je suis contente que ça ait repris son calme, qu'on puisse rendre hommage en paix aux gens qui sont morts", a dit à l'AFP Aurore, une participante au rassemblement pacifique.
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