Infanticide de La Glacerie : quatre ans de prison pour la mère

Quatre ans de prison ferme et six ans de suivi socio-judiciaire : c'est la peine qu'on décidé d'infliger les jurés de la cour d'Assises de la Manche, vendredi 25 mars, à la jeune femme de 21 ans qui comparaissait depuis la veille pour le meurtre de son enfant.

Dans la nuit du 5 au 6 octobre 2012, alors âgée de 18 ans, elle accouche seule dans la maison familiale. Son discernement est alors altéré, selon les experts qui ont témoigné à la barre. Elle saisi une paire de ciseaux pour couper le cordon ombilical, puis frappe à cinq reprises le nouveau-né, un garçon. Elle place ensuite l'enfant dans une poubelle, près de la maison. Le nourrisson mourra quelques heures plus tard, par manque d'oxygène et de nourriture. L'autopsie apprendra que les coups n'étaient pas mortels.

Il apprend sa paternité au procès

Lors du procès à Coutances, la jeune femme est revenue sur les raisons qui l'avaient poussée à dissimuler sa grossesse à son entourage. L'accusée, décrite comme "discrète, fragile", redoutait d'être rejetée par son père et son frère, avec qui elle vivait depuis la mort de sa mère. Seul le médecin de famille avait été mis au courant de sa grossesse, mais il ne s'est confié à personne. Lui aussi entendu à la barre, il plaide le secret médical, car la jeune femme était majeure au moment des faits.

Le père de l'enfant n'a eu la confirmation de sa paternité que lors de l'audience aux Assises. Il s'est donc constitué partie civile et demandait 10 000 euros de dommages et intérêts. Il obtient finalement une somme symbolique de 500 euros.

L'accusée ne devrait pas faire appel de la peine de quatre ans d'emprisonnement. "Elle a une volonté de tourner la page. Avec son père et son frère, il faut qu'ils arrivent à se dire leur souffrance, pour se reconstruire",  a déclaré son avocat, Me Thomas Baudry, à l'issue du procès.