Une bande de jeunes a notamment jeté des pierres contre le commissariat du XIXe et tenté de briser ses vitres blindées en se servant de planches en bois comme d'un bélier, alors que les policiers étaient retranchés à l'intérieur, a constaté un journaliste de l'AFP.
Au bout d'une dizaine de minutes, les jeunes ont quitté les lieux, et une trentaine de policiers en tenue anti-émeute ont pris place devant le bâtiment, dont plusieurs vitres sont fendillées, et sur la façade duquel a été tagué "Mort aux flics". Le sol était jonché de débris et d'amas de barrières métalliques et de planches en bois.
Le commissariat a fermé après ces incidents, a-t-on appris de source policière.
Peu avant, un groupe de plusieurs dizaines de jeunes s'était rendu devant le commissariat central du Xe arrondissement, brûlant des fumigènes, renversant des poubelles et des barrières et jetant des projectiles contre la façade du bâtiment.
Une centaine de lycéens s'était auparavant réunie dans le calme vendredi dès 8H00 devant le lycée Henri-Bergson, dans le XIXe arrondissement, se disant "choqués" par l'image de leur camarade frappé la veille par un policier, alors que les jeunes tentaient de bloquer leur école pour contester la loi travail.
La vidéo, largement diffusée sur les réseaux sociaux, montre un jeune à terre, relevé par un policier qui crie "lève-toi!". Alors qu'il est en train de se relever, tenu par deux policiers, un des fonctionnaires lui assène un coup de poing violent.
"On était devant le lycée hier (jeudi, ndlr) matin et ça se passait plutôt bien quand des CRS sont arrivés vers 09H30", a raconté Gregor, 16 ans, élève en première et manifestant contre le projet de loi travail. "La semaine dernière c'était plus +chaud+, les poubelles brûlaient... Là, comme dans tous les blocus, les gens lançaient des oeufs mais c'était pas de la provocation", a relativisé le jeune homme.
"Je suis choqué", reconnaît Brelotte, 15 ans, un camarade du jeune homme blessé. Pour lui, "le coup de poing que le policier lui donne, c'est trop..."
Une délégation d'élèves du lycée Bergson, des représentants de l'organisation lycéenne Fidl, du rectorat de Paris, de la préfecture et le proviseur de l'établissement se sont réunis en début de matinée pour évoquer les évènements de jeudi.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête judiciaire, confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", après la diffusion sur les réseaux sociaux de la vidéo de jeudi.
"Ces images sont choquantes et m'ont choqué", a réagi jeudi le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Le préfet de police de Paris, Michel Cadot, s'est également dit vendredi "choqué". "S'il y a eu une faute, elle sera sanctionnée", a-t-il assuré.
"Il y a eu sans doute de la part de ces lycéens des provocations mais qui ne justifient pas que les forces de l'ordre ne contrôlent pas leur comportement dans l'action, c'est ce qui rend aussi difficile le métier de policier", a-t-il souligné.
Le fonctionnaire de police sera auditionné vendredi après-midi.
Auditionné jeudi, le lycéen concerné, âgé de 15 ans, a témoigné vendredi sur différents médias, disant ressentir "un sentiment d'injustice".
"On était en train de manifester et on a jeté des oeufs. Il y a un policier qui s'en est pris un dans la tête. (...) Il y en a un, il m'a foncé dessus. Il m'a frappé à terre, après il m'a dit +lève-toi, lève-toi+ et il m'a mis un poing. Je l'ai senti passer, j'avais la tête qui tournait", a-t-il raconté.
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