L'interpellation jeudi matin de cet homme, Reda Kriket, 34 ans, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) a conduit dans la soirée les policiers à un appartement d'Argenteuil (Val d'Oise) près de Paris, où la perquisition était toujours en cours vendredi.
Dans cette planque, plusieurs fusils d'assaut dont des kalachnikovs et des explosifs - parmi lesquels une petite quantité de TATP - ont été retrouvés. Des composants entrant dans la composition du TATP ont également été découverts, ont expliqué des sources policières.
"A ce stade, aucun élément tangible ne relie ce projet aux attentats de Paris et de Bruxelles", a affirmé jeudi soir le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
La capitale belge a été frappée mardi par un double attentat dans un aéroport et dans le métro qui a fait 31 morts et 300 blessés.
Né le 17 janvier 1982 à Courbevoie (Hauts-de-Seine), Reda Kriket, de nationalité française, était connu pour résider à Ixelles, une commune de Bruxelles, quand un mandat d'arrêt international avait été émis contre lui en mars 2014.
Lors d'un vaste procès d'acheminement de jihadistes vers la Syrie, une filière dirigée par un Bruxellois de 41 ans, Khalid Zerkani, qualifié par les autorités judiciaires belges de "plus grand recruteur de candidats au jihad qu'on ait jamais connu en Belgique", Reda Kriket avait écopé en juillet 2015 de dix ans de prison par défaut. Le jugement soulignait qu'il avait déjà été condamné à cinq ans de prison à Nanterre en 2005. Son casier français porte plusieurs condamnations, selon une source proche de l'enquête, qui n'a pas donné de détails.
D'après les éléments de l'enquête, il a joué un rôle important dans le financement de la filière de Zerkani, en reversant une partie de ses braquages et activités de recel, au nom du principe musulman de la Ghanima (le partage du butin de guerre).
Abdelhamid Abaaoud, tué le 18 novembre 2015 dans l'assaut du Raid contre l'appartement de Saint-Denis dans lequel il avait trouvé refuge, était lui condamné en son absence à 20 ans de réclusion.
Au total, 28 personnes avaient été condamnées le 29 juillet 2015 dans cette vaste filière qui avait recruté et envoyé en Syrie de nombreux jeunes, parmi lesquels figuraient Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, deux des auteurs des attentats du 13 novembre.
- "projet avancé" -
L'interpellation de Reda Kriket par les policiers de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI ) a été qualifiée d'"importante" par Bernard Cazeneuve, car elle a selon lui permis "de mettre en échec un projet d'attentat en France, conduit à un stade avancé".
Les enquêteurs cherchent notamment à identifier d'éventuels complices avec lesquels Reda Kriket a pu être en lien.
L'immeuble où se déroulent les perquisitions a été évacué de ses occupants. Des opérations de déminage ont été nécessaires pour que les enquêteurs puissent travailler en sécurité et vendredi matin des policiers barraient toujours l'accès à la rue de ce quartier décrit comme tranquille.
Kriket est "suspecté d?être impliqué à haut niveau dans ce projet (d'attentat). Il évoluait au sein d'un réseau terroriste qui projetait de frapper la France", a expliqué le ministre de l'Intérieur.
L'enquête, confiée à un juge d'instruction antiterroriste a été ouverte fin novembre mais elle ne portait pas à l'origine sur Reda Kriket, a précisé une source proche de l'enquête.
Outre les attaques de Paris, les plus meurtrières qu'aient connues la France, les attentats, pour certains avortés, se sont multipliés depuis les attaques contre Charlie Hebdo et le supermarché Hyper Cacher en janvier 2015. De même que les projets non aboutis: au moins six projets d'attentats ont été déjoués depuis janvier 2015, outre les deux tentatives qui ont échoué à Villejuif en avril et à bord du Thalys reliant Amsterdam à Paris en août, avait indiqué Bernard Cazeneuve début mars.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.