A Cuba, M. Obama a appelé le Congrès américain, dominé par les républicains, à lever l'embargo contre La Havane, en vigueur depuis 1962, "un poids pour le peuple cubain" et "un poids pour les Américains qui veulent travailler et investir à Cuba".
Dans l'île gouvernée par les frères Fidel et Raul Castro depuis 1959, Obama voulait "enterrer le dernier vestige de la Guerre froide dans les Amériques".
La présence d'un président américain à Cuba voici deux ans semblait impossible. L'annonce surprise d'un rapprochement en décembre 2014 et la reprise des relations diplomatiques en 2015 ont fait souffler un vent d'espoir sur l'île.
Le changement est possible sur l'île, a-t-il souligné. "Je pense que les citoyens devraient être libres d'exprimer leurs opinions sans peur, de critiquer leur gouvernement et manifester de manière pacifique". "Je fais confiance au peuple cubain", a dit Obama, se défendant de vouloir "imposer des changements à Cuba".
Aux Etats-Unis, la main tendue à Cuba rencontre des résistances chez les adversaires républicains qui ont dénoncé une "erreur historique".
- 'Plus jamais ça' -
En Argentine, le président américain a fait un geste historique. Au Parc de la Mémoire de Buenos Aires, il a lancé un symbolique "plus jamais ça" le jour des commémorations des 40 ans d'un coup d'Etat du 24 mars 1976.
En Argentine, "plus jamais ça" est un slogan répété depuis les années 1980 par les familles de victimes qui demandent des comptes aux militaires et à ceux qu'ils jugent complices, l'Eglise et les Etats-Unis.
Il a aussi annoncé officiellement l'ouverture d'archives militaires et de la CIA sur la dictature la plus sanglante de l'histoire de l'Argentine.
Dans un discours qui fera date, M. Obama a loué "le courage, la ténacité, des familles, des épouses, des frères, des enfants qui ont refusé d'abandonner leur lutte pour la justice et la vérité", citant notamment les Mères et les Grands-Mères de la Place de Mai, symboles de la lutte contre la dictature.
Pensant que les militaires étaient le meilleur rempart contre l'avancée de mouvements de gauche ayant souvent fait le choix de la lutte armée, Washington a soutenu de nombreuses dictatures en Amérique latine.
Dans la foulée de Washington, un porte-parole du Vatican a assuré que l'ouverture des archives de l'Eglise était proche.
Les associations des Mères et Grands-Mères de la Place de Mai, qui avaient boudé la cérémonie au Parc de la Mémoire, ont jugé insuffisants les propos d'Obama. "L'autocritique était totalement light", a déclaré l'une de ses Mères, Taty Almeida.
En revanche, elle attend beaucoup de l'ouverture des archives, estimant qu'elles permettront sans doute d'identifier des enfants volés durant la dictature.
En Argentine, après douze années d'une présidence qu'il a jugée "anti-américaine", Barack Obama s'est réjoui de l'arrivée au pouvoir fin 2015 du président de centre-droit Mauricio Macri, qui a déjà remis son pays sur les rails de l'économie internationale.
Pour le président américain, ces mesures vont permettre à la 3e économie d'Amérique latine de retrouver la croissance, après deux ans de stagnation et il voit en Macri, un futur leader de l'Amérique latine.
En marge des cérémonies officielles, le chef d'Etat américain, qui s'est envolé de Buenos Aires vers les Etats-Unis vendredi peu après minuit (3h00 GMT), a fait irruption sur le petit écran des Cubains en participant à une série TV populaire. Il a ravi les téléspectateurs en utilisant des expressions typiquement cubaines et en jouant aux dominos, un jeu adoré des Cubains.
A Buenos Aires, c'est sur un air de tango qu'il a conquis les Argentins. Invité par une danseuse argentine, il a exécuté quelques pas de tango pendant le dîner d'Etat, devant 400 invités.
Sur les réseaux sociaux, l'épisode a eu plus d'écho que les discours d'Obama évoquant la lutte contre le groupe Etat islamique ou la dictature argentine.
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