L'émotion sera à son paroxysme à l'ArenA, antre de l'Ajax que Cruyff a porté au sommet de l'Europe (1971, 1972, 1973) et de la sélection nationale. Le finaliste de la Coupe du monde 1974, perdue face à l'Allemagne, a longtemps personnifié à lui seul le football néerlandais et sa disparition laisse un vide immense. Elle intervient d'ailleurs au moment où les Oranje, non qualifiés pour l'Euro-2016, sont en pleine reconstruction.
La venue de la France sera donc l'occasion de célébrer un joueur hors norme, qui a révolutionné le poste de meneur de jeu, et la brève cérémonie du souvenir en son honneur devrait largement occulter l'enjeu strictement sportif d'un match placé sous le signe du deuil. Juste avant le coup d'envoi prévu à 20H45 (19H45 GMT), une autre minute de silence sera, en effet, observée à la mémoire des victimes des attentats de Bruxelles mardi, dont le bilan s'élève à au moins 31 morts et 300 blessés.
Dès l'annonce du décès du triple Ballon d'Or jeudi, les fans de l'Ajax, jeunes ou moins jeunes, se sont rendus en pèlerinage déposer des bouquets de fleurs, des ballons ou des portraits de la star devant la résidence d'une partie de sa famille à Amsterdam ou au pied de sa statue, située près du vieux stade olympique. Des hommages spontanés à l'un des plus grands joueurs de l'histoire qui devraient se poursuivre dans les jours qui viennent.
- 'Nous ne t'oublierons jamais' -
Car ce n'est pas un homme comme les autres qui s'en est allé, mais un génie ayant inventé une autre manière de jouer et incarné le fameux "football total" dans les années 1970. Un legs que le monde du ballon rond a salué à sa juste valeur.
"Nous avons perdu un grand homme. Poursuivons avec son excellence qui était exemplaire", a réagi le "roi" Pelé.
"Nous ne t'oublierons jamais", a lancé Diego Maradona, pourtant avare en compliments pour ses "collègues". Son compatriote argentin Lionel Messi, qui illumine le Barça où Cruyff a aussi bâti une partie de son aura en tant que joueur et entraîneur avec un premier titre de champion d'Europe en 1992, a évoqué la perte d'"une légende". "Une grande perte pour le monde du football", a renchéri Neymar.
"Il était non seulement un très bon ami mais aussi comme un frère pour moi", s'est de son côté désolé le "Kaiser" Franz Beckenbauer, son bourreau du Mondial-74.
- L'hommage du Barça -
Pour Michel Platini, dont Cruyff fut l'idole de jeunesse, le Néerlandais volant a "donné au football une touche unique que certains essaient de copier". Gianni Infantino, son ex-N.2 à l'UEFA devenu président de la Fifa, a déploré la mort d'un "joueur magnifique".
La majeure partie de la conférence de presse de Didier Deschamps a également été consacrée à Cruyff, éclipsant la préparation pour l'Euro-2016 qui approche pourtant à grand pas (10 juin-10 juillet) et dont les Bleus seront les hôtes.
"Le football mondial est triste aujourd'hui, a déclaré le sélectionneur français. C'est un grand monsieur, il fait partie des très, très grands joueurs qui laissent une empreinte indélébile dans le football."
Signe de la trace et de l'héritage laissés à jamais par le N.14, des supporteurs du FC Barcelone, où il a évolué entre 1973 et 1978 avant de l'entraîner de 1988 à 1996, ont lancé une campagne sur twitter pour rebaptiser le mythique Camp Nou "stade Johan Cruyff".
Après l'hommage du football oranje et de la "famille" Ajax vendredi, ce sera au tour du Barça d'honorer l'un de ses plus illustres serviteurs. Le président Josep Maria Bartomeu a estimé que Cruyff avait "changé l'histoire de notre club" et mis en place un lieu de recueillement "dans la tribune principale du Camp Nou" accessible aux fans à partir de samedi.
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