Le médiateur de l'ONU pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a annoncé mercredi à New York "une cessation des hostilités dans tout le pays à partir du 10 avril à minuit, avant la nouvelle session de négociations de paix (...) le 18 avril au Koweït".
Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est en proie au chaos depuis la montée en puissance de rebelles chiites à l'été 2014, quand ces derniers ont fait leur entrée dans la capitale Sanaa, qu'ils occupent toujours depuis.
Le conflit s'est transformé en guerre ouverte au moment de l'intervention fin mars 2015 d'une coalition militaire arabo-sunnite conduite par l'Arabie saoudite en soutien au président Abd Rabbo Mansour Hadi contre ces rebelles chiites, dits Houthis, que Ryad accuse d'être soutenus par son grand rival régional, l'Iran.
Selon l'ONU, les hostilités ont coûté la vie à près de 6.300 personnes depuis un an, pour moitié des civils.
A New York, le médiateur de l'ONU a précisé qu'il avait reçu des assurances que "toutes les parties (yéménites) participeraient" aux prochaines discussions de paix, qui devraient se dérouler "en face à face".
La dernière session de pourparlers avait eu lieu en décembre en Suisse, déjà sous l'égide de l'ONU.
Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a également souhaité mercredi que la cessation des hostilités permette un "accès humanitaire sûr et sans entraves" aux millions de civils yéménites qui en ont besoin et font face à "une tragédie sans nom".
Il a notamment plaidé pour que plus de marchandises entrent dans les ports du Yémen malgré le blocus naval saoudien.
L'objectif des négociations "est de parvenir à un accord pour mettre fin au conflit et de permettre la reprise d'un dialogue politique inclusif, en conformité avec les résolutions de l'ONU (...)", a-t-il souligné.
- Frappe américaine contre Al-Qaïda -
L'insécurité et l'écroulement des structures étatiques centrales a favorisé la progression d'Al-Qaïda, qui était déjà bien implanté dans le sud du Yémen depuis plusieurs années, et l'émergence du groupe Etat islamique, qui a revendiqué depuis un an plusieurs attentats particulièrement meurtriers, notamment contre des lieux de culte chiites.
Mardi, les Etats-Unis ont toutefois porté un rude coup à Al-Qaïda en tuant au moins 40 de ses combattants, surtout "des jeunes recrues" dans une frappe aérienne, selon une source gouvernementale locale et une source tribale.
La frappe a visé un camp d'entraînement du groupe jihadiste à Hajr, à l'ouest de Moukalla, une ville portuaire du sud-est dont Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) avait pris le contrôle en avril 2015 à la faveur des combats entre forces progouvernementales et rebelles chiites dans d'autres parties du pays.
"Il s'agit de la première frappe aérienne d'envergure de l'armée américaine contre une position fixe d'Al-Qaïda au Hadramout depuis avril dernier", souligne à l'AFP Mustafa Al-Ani, expert au Gulf Research Centre.
Elle a été menée par des avions de combat américains partis de leurs bases "en mer ou à Djibouti", selon lui.
Jusqu'ici, des drones américains avaient visé des cibles mobiles au Hadramout, généralement des membres d'Al-Qaïda circulant en voiture, rappelle l'expert.
Le bombardement avait été annoncé dans la nuit de mardi à mercredi par le Pentagone, qui a précisé qu'il avait fait "des dizaines" de morts sur le site, où étaient déployés plus de 70 combattants.
Selon M. Ani, "les Américains réalisent qu'Al-Qaïda commence à élargir son influence d'une manière inacceptable après s'être doté de camps fixes pour l'entraînement de ses partisans".
Consciente de l'essor des groupes jihadistes au Yémen, la coalition arabe menée par Ryad avait lancé la semaine dernière ses premiers raids aériens contre des sanctuaires d'Al-Qaïda à Aden (sud), décrétée capitale "provisoire" du pays par les autorités reconnues par la communauté internationale mais où l'insécurité règne toujours.
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