"Le temps a beau avoir passé, il ne rend pas moins aiguë la souffrance" des victimes et de leurs familles, a dit l'avocat général Laurent Guy, en s'adressant aux jurés de la cour d'assises du Bas-Rhin.
L'accusé, âgé de 53 ans, "doit affronter son passé, ce passé qui est encore le présent des victimes". Avec un "égoïsme sans borne", il a "nié totalement ses deux victimes", a martelé le représentant du parquet.
L'une, Marion V., étranglée et violée à l'âge de 10 ans, puis laissée pour morte par son agresseur, a survécu, "mais à quel prix!", s'est-il exclamé, en évoquant les cauchemars quotidiens que la victime, aujourd'hui quadragénaire, est venue vendredi raconter à la barre, dans un témoignage poignant.
Quant à l'autre victime, Martine R., tuée à 17 ans, tout près de sa soeur Patricia qui dormait dans la chambre adjacente, elle a subi en outre des "actes de barbarie", puisque l'accusé s'est "amusé avec son corps" et a "porté atteinte à sa dignité" en la dénudant et en lui coupant des poils pubiens, a estimé le magistrat. Ce point est fondamental, car si les jurés ne retiennent pas ces "actes de barbarie", le meurtre de Martine R. serait prescrit.
Nicolas Charbonnier est jugé depuis jeudi à Strasbourg pour ces deux crimes, restés longtemps mystérieux.
Il avait finalement été confondu et interpellé en 2013 par une empreinte qu'il avait laissée en 1986 sur le lieu d'un de ses crimes.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.