Alors que la Belgique va observer à partir de mercredi un deuil national de trois jours, décrété par le gouvernement belge, des perquisitions ont été menées mardi soir "en plusieurs endroits du pays", notamment dans la commune bruxelloise de Schaerbeek où ont été découverts un engin explosif et un drapeau de l'EI, selon le parquet fédéral.
Les attentats qui ont frappé mardi matin à l'heure de pointe la capitale belge ont donné lieu à des scènes d'horreur et de panique à l'aéroport international et dans le quartier des institutions européennes, réminiscentes des attentats de Madrid en 2004, Londres en 2005 ou Paris en 2015.
Les dirigeants des 28 pays de l'UE ont dénoncé une attaque contre "notre société ouverte et démocratique". "C'est toute l'Europe qui est frappée", a déclaré le président français François Hollande, tandis que le président américain Barack Obama appelait le monde à "s'unir" face au terrorisme.
La Tour Eiffel, le World Trade Center et la porte de Brandebourg se sont mises aux couleurs belges. Et l'image de Tintin en pleurs est devenu le symbole de la Belgique en deuil sur les réseaux sociaux.
Les autorités ont diffusé des images de vidéo-surveillance montrant trois hommes poussant des chariots à bagages, suspects présumés des attentats qui ont frappé vers 07H00 GMT l'aéroport de Bruxelles-Zaventem. Le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw a déclaré que deux d'entre eux avaient "probablement commis un attentat suicide" et étaient donc probablement morts.
Le troisième, portant veste et chemise claires, des lunettes sous un chapeau noir et pour lequel un avis de recherche a été lancé, est "activement recherché", a ajouté le procureur.
Bombes dans les valises
"Ils sont venus en taxi (...), leurs bombes étaient dans les valises. Ils ont mis leurs valises dans des chariots. Les deux premières bombes ont explosé", a indiqué à l'AFP le maire de la commune de Zaventem, Francis Vermeiren.
"Le troisième a aussi mis sa valise sur un chariot mais il a dû paniquer, elle n'a pas explosé" a-t-il ajouté. M. Van Leeuw avait précisé plus tôt qu'une troisième bombe n'avait effectivement pas explosé.
L'Etat islamique a revendiqué officiellement ces attaques, les plus sanglantes jamais commises dans la capitale de la Belgique et de l'Europe, montrant que ses réseaux restent capables de monter des opérations meurtrières.
"Une cellule secrète des soldats du califat (...) s'est élancée en direction de la Belgique croisée", affirme le communiqué, accusant ce pays de n'avoir "cessé de combattre l'islam et les musulmans".
Ces attentats surviennent quatre jours après la capture à Bruxelles du Français Salah Abdeslam, seul survivant parmi les commandos des attentats du 13 novembre à Paris (130 morts), qui est incarcéré à Bruges avant son transfèrement demandé par la France. Un de ses complices présumés, Najim Laachraoui, est recherché par les polices française et belge.
Selon des témoins, tout a commencé mardi à Zaventem vers 08H00 (07H00 GMT) avec des tirs entendus dans le hall des départs de l'aéroport, près des comptoirs d'enregistrement, juste avant qu'un homme ne lance des cris en arabe et que deux explosions retentissent.
"Un monsieur a crié en arabe (...) quelques mots et j'ai entendu une grosse déflagration", a témoigné Alphonse Lyoura, employé de la sécurité des bagages.
Une heure après ces attaques, qui ont fait 14 morts et 96 blessés selon les pompiers, un second attentat soufflait une rame de métro à la station Maelbeek, toute proche des institutions européennes. Il a fait "entre 15 et 20 morts" et une centaine de blessés, selon les pompiers.
Une photo de la chaîne publique RTBF montrait une rame éventrée, sièges déchiquetés et parois calcinées.
Jour noir pour la Belgique
Un rescapé interrogé par la radio Bel-RTL a expliqué que son wagon avait été évacué par le conducteur dans le noir et que les voyageurs avaient marché dans le tunnel en file indienne avant de sortir à la station suivante, complètement enfumée.
"J'ai entendu des gens crier +Sortez, sortez+, des gens couraient", a raconté à l'AFP un homme d'affaires qui a voulu garder l'anonymat. "Dehors, j'ai vu des gens assis, du sang sur le visage... De la fumée sortait du métro".
"Nous redoutions un attentat et c'est arrivé", a réagi le Premier ministre Charles Michel, évoquant un "moment noir" pour le pays. Il s'est rendu dans la soirée place de la Bourse, devenue le lieu de recueillement des Bruxellois, venus par centaines déposer fleurs et bougies.
"Ce 22 mars ne sera plus jamais une journée comme les autres", a déclaré à la télévision le roi des Belges, Philippe.
En attendant un bilan définitif, on savait simplement que de multiples nationalités avaient été touchées, avec parmi les blessés quatre Américains, deux Britanniques et huit Français.
L'alerte antiterroriste a été relevée dans toute la Belgique au niveau 4, son niveau maximal, et l'aéroport de Bruxelles restera fermé mercredi. La sécurité autour des institutions européennes à Bruxelles et Strasbourg, ainsi qu'autour des centrales nucléaires belges, a été renforcée.
Tous les transports en commun bruxellois ont été suspendus plusieurs heures, ainsi que les trains internationaux Thalys et Eurostar, et la situation est revenue progressivement à la normale en soirée.
La sécurité a été renforcée dans les grands aéroports européens et américains. La France a annoncé 1.600 policiers et gendarmes supplémentaires, aux frontières et dans les transports, et son Premier ministre, Manuel Valls, était attendu mercredi à Bruxelles.
Au Royaume-Uni, la police a renforcé sa présence "dans les endroits névralgiques" et le Foreign Office a déconseillé aux ressortissants britanniques de se rendre à Bruxelles.
Une délégation du FBI et de la police de New York va se rendre à Bruxelles, a annoncé mardi soir le responsable de la lutte antiterroriste de la police de New York John Miller, expliquant que des Américains figuraient parmi les victimes des attentats. Et le département d'Etat a mis en garde les citoy
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