L'année a été "extrêmement difficile pour l'industrie du pétrole en général", a expliqué le président de l'entreprise, Aldemir Bendine, lors d'une conférence de presse au siège du Petrobras à Rio de Janeiro.
Le groupe a creusé ses pertes par rapport à celles de 2014, qui s'étaient élevées à 21 milliards de réais (7,2 mds USD), dont un tiers environ lié à la corruption de son propre aveu.
C'est la deuxième année seulement, dans son histoire, que l'entreprise publique, qui croule sous une dette nette de 100,4 milliards de dollars (5% de moins qu'en 2014), annonce des résultats dans le rouge.
Petrobras a estimé l'an dernier à plus de deux milliards de dollars les détournements effectués pendant une décennie en son sein, lors de la passation truquée de marchés aux plus grandes entreprises de construction du pays.
En 2015, ses pertes ont été particulièrement fortes au quatrième trimestre, à 36,9 milliards de réais (10,2 mds USD), presque dix fois plus qu'il y a un an.
Dans un communiqué, Petrobras explique avoir souffert notamment de dépréciations d'actifs, liées à la chute des cours du pétrole, et de la perte de valeur du réal.
Sur l'ensemble de l'année, il a réduit ses investissements de 12%, à 76,3 milliards de réais (21,1 mds USD).
Son Ebitda (excédent brut d'exploitation) ajusté a lui progressé de 25%, à 73,9 milliards de réais (18,2 mds USD), grâce à de meilleurs prix du diesel et du gasoil.
Sa production de pétrole et gaz naturel a augmenté de 4%, à une moyenne de 2,79 millions de barils par jour, et ses exportations de brut ont grimpé de 55%.
Compte tenu de la difficile conjoncture, "il n'y aura pas de distribution de dividendes ni paiement de participation aux résultats aux fonctionnaires" de Petrobras, a prévenu Aldemir Bendine.
Pendant au moins dix ans, Petrobras était au c?ur d'un gigantesque réseau de pots-de-vin qui ont en partie été reversés à la coalition au pouvoir dirigée par le Parti des travailleurs (PT, gauche).
L'éclatement du scandale en 2014 et ses incessants rebondissements en pleine récession économique ont envenimé une crise politique qui a considérablement affaibli la présidente Dilma Rousseff.
Si cette dernière n'est pas visée directement par la justice dans ce dossier, sa popularité a pâti du scandale, chutant à 10%, tandis que son prédécesseur et mentor, Luiz Inacio Lula da Silva, est lui soupçonné de corruption et blanchiment d'argent dans cette affaire.
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