Les jeunes filles décédées, qui rentraient d'une fête traditionnelle dans la ville portuaire de Valence, étaient originaires de six pays différents. "Sept venaient d'Italie, deux d'Allemagne, une de Roumanie, une d'Autriche, une de France et une d'Ouzbékistan", a précisé à la presse le directeur du département de l'Intérieur de Catalogne, Jordi Jané, au quartier général des opérations de secours à Tortosa.
C'est dans cette localité, à 180 km au sud de Barcelone, que le chef du gouvernement italien Matteo Renzi est arrivé en milieu d'après-midi.
Il a été accueilli, au pied de l'avion, par le président de la région de Catalogne (nord-est) en deuil, Carles Puigdemont, qui devait l'accompagner auprès des familles.
Vingt-quatre personnes de 13 nationalités différentes restaient hospitalisées lundi.
"Six sont dans un état grave et une dans un état critique", a précisé le responsable de Santé du gouvernement régional, Toni Comin.
Le chauffeur de l'autobus accidenté, lui-même hospitalisé en soins intensifs, n'a pu être entendu lundi par le juge d'instruction. "Il n'y a pas encore de date prévue pour son audition", a fait savoir la justice.
La veille, ce conducteur de 62 ans avait refusé de parler à la police sur les conseils de son avocat, a révélé M. Jané.
- Temps de repos apparemment respectés -
Selon le responsable catalan de l'Intérieur, "les temps de repos ont été respectés d'après le tachygraphe (du véhicule). Mais la question est de savoir si pendant ces temps de repos le chauffeur s'était reposé suffisamment", a-t-il dit.
"Il semble que le pauvre s'est endormi", a commenté de son côté le père d'une étudiante italienne de 22 ans décédée, devant les journalistes à Tortosa.
"Un beau pays comme l'Espagne devrait avoir garanti la pleine sécurité du transport de ces jeunes", a ajouté Alessandro Saracino, en regrettant que le voyage retour des étudiants ait débuté "à 4H00 du matin (3H00 GMT), sous la pluie. (...) J'étais tranquille quand j'ai envoyé ma fille dans ce pays ami et on me la rend morte".
D'autres familles étrangères arrivaient progressivement au funérarium de Tortosa, aussitôt accueillies par des équipes de psychologues et protégées des médias par la police.
Les passagers de l'autocar étaient inscrits dans des universités catalanes grâce au programme d'échanges européen Erasmus.
Lundi midi, devant les portes d'un bâtiment du XIXe siècle de l'Université de Barcelone, une foule recueillie a observé cinq minutes de silence, rompu par le chant d'un violoncelle.
"Toute la ville de Barcelone pleure", a déclaré aux médias la maire de la ville Ada Colau, présente aux côtés du recteur et du président de la région pour ce premier hommage.
A Madrid, le roi Felipe VI avait également observé dans la matinée une minute de silence en hommage aux victimes.
L'accident s'était produit dimanche à 6H00 locales quand un convoi de cinq autocars rentrait des fêtes traditionnelles de "Las Fallas" célébrées à Valence.
Le dernier autocar a fait une embardée après un violent coup de volant, traversé la séparation des voies d'autoroute avant de se renverser et de percuter une voiture venant en sens inverse.
Quelques-unes des jeunes filles tuées "ne portaient pas de ceinture de sécurité" au moment du drame, a précisé M. Jané.
L'Association nationale des victimes d'accident a présenté le tronçon où s'est produit la tragédie comme "un point noir". Selon sa porte-parole, "plusieurs maires de la zone ont dénoncé le fait que sur ce tronçon il y a déjà eu plusieurs accidents, bien que ce soit une ligne droite".
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