"Henri de Castries, président-directeur général d'Axa, a pris la décision de quitter ses fonctions et de renoncer à son mandat d'administrateur le 1er septembre 2016", des responsabilités qui couraient jusqu'en 2018, a annoncé lundi le numéro deux européen de l'assurance, dans un communiqué.
Le conseil d'administration d'Axa, qui s'est réuni samedi, a décidé à l'unanimité de séparer les fonctions de président du conseil d'administration et de directeur général.
Selon le journal dominical britannique Sunday Times, M. de Castries, qui est devenu administrateur de HSBC le 1er mars, est favori pour succéder à l'actuel président du géant bancaire britannique, Douglas Flint.
"Ce n'est ni le jour, ni l'heure" d'évoquer une possible candidature à la direction d'HSBC, a martelé M. de Castries, 61 ans, se contentant de confirmer son entrée dans la banque en tant que "simple administrateur, débutant" et son souhait de s'investir davantage dans l'Institut Montaigne, groupe de réflexion français qu'il préside depuis juin 2015.
Interrogé par l'AFP à Londres, un porte-parole de HSBC a par ailleurs qualifié les informations du Sunday Times de "spéculation".
Selon un document préparatoire à l'assemblée générale de HSBC prévue le 22 avril, l'actuel président du géant bancaire, Douglas Flint, annonce que son successeur sera nommé "courant 2017". "La date exacte dépend clairement de la nécessité de trouver et retenir le candidat approprié", a-t-il précisé.
Après 27 années au sein d'Axa dont environ six en tant que PDG, M. de Castries a expliqué dans une lettre à ses collaborateurs, que son choix avait été "mûrement réfléchi" et qu'il considérait que le groupe, "qui n'a jamais été aussi en forme", se trouvait "au meilleur moment" pour un passage à témoin.
- "Moment idéal" -
"Il est naturel qu'une nouvelle équipe lance et porte le nouveau plan stratégique" que l'assureur présentera le 21 juin, et qui devrait définir la transformation numérique du groupe, a expliqué le patron dont le mandat d'administrateur avait été renouvelé en avril 2014 pour quatre années supplémentaires.
Le dirigeant a exprimé au passage sa "gratitude aux 166.000 femmes et hommes qui sont le visage et la voix d'Axa pour nos 103 millions de clients dans le monde".
L'allemand Thomas Buberl, jusqu'ici directeur général d'Axa Allemagne, membre du comité exécutif et du comité de direction, va lui succéder à la direction générale.
M. Buberl va "travailler très étroitement" avec Henri de Castries à la finalisation du plan stratégique, sachant qu'Axa a déjà investi 950 millions d'euros depuis 2010 dans sa transformation numérique.
Denis Duverne, 62 ans, deviendra président non-exécutif. Entré en 1995 chez Axa, il en était l'administrateur et directeur général délégué depuis avril 2010.
Les investisseurs ont bien acceuilli ce plan de succession. A 15H00, l'action Axa gagnait 1,13% à 21,84 euros dans un marché parisien en légère baisse (-0,60%).
La nouvelle équipe de direction hérite d'un groupe en forme, au bénéfice net en hausse de 12% l'an dernier à 5,61 milliards d'euros. L'objectif de réduction des coûts de 1,9 milliard fixé dans le plan stratégique 2010-2015, a été atteint, avec 300 millions d'économies réalisées en 2015.
"Nous avons multiplié par huit notre résultat opérationnel et, malgré plusieurs crises financières, nous sommes toujours restés profitables et avons toujours tenu nos engagements envers nos clients", a rappelé le patron d'Axa à ses collaborateurs.
Sous sa direction, le groupe a renforcé sa présence dans les marchés émergents et s'est concentré sur ses coeurs de métier que sont l'assurance vie et santé, l'assurance dommages et la gestion d'actifs.
Depuis 2010, Axa a ainsi investi plus de 5 milliards d'euros sur les marchés émergents, essentiellement en Asie où il est devenu le premier assureur international en dommage et le troisième en assurance-vie. Il s'est également renforcé en Afrique en 2015, notamment au Nigeria et en Egypte.
Avant de succéder à Claude Bébéar à la tête d'Axa, M. de Castries a été de 2000 à 2010 président du directoire du groupe.
Outre HSBC, il est aussi administrateur non-exécutif du géant suisse de l'alimentation Nestlé.
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