L'Unsa-ICNA (troisième syndicat chez les aiguilleurs) avait lancé une grève de 48 heures pour réclamer, entre autres, "l'arrêt de la baisse des effectifs" de contrôleurs et la défense de primes spécifiques.
Ce mouvement s'inscrit dans un contexte de renégociation du protocole social conclu tous les trois ans avec les syndicats sur des mesures d'adaptation à la stratégie et aux moyens de la direction générale de l'aviation civile (DGAC).
La DGAC avait en amont demandé aux compagnies de réduire pour la journée leur programme d'un tiers dans les aéroports d'Orly et de Marseille, et de 20% à Lyon, Nice et Beauvais.
Par ricochet, les aéroports de l'Ouest (Brest, Nantes, Rennes), du Sud-Ouest (Bordeaux, Toulouse, Biarritz, Pau) et de Lille ont accusé également des annulations et retards.
Selon l'aviation civile, les retards moyens les plus importants sur la journée ont été enregistrés à Marseille (110 minutes), Lyon et Nantes (60 min), ainsi qu'à Roissy-Charles-de-Gaulle (50 min) où une quinzaine de vols ont aussi été annulés à chaud, ont indiqué à l'AFP des sources aéroportuaires.
A Orly, la grève a entrainé des retards de plus d'une heure, selon ces sources. "Les gens sont calmes" car "la plupart ont été prévenus" et "la situation bien plus pacifiée" que dimanche, a commenté une source aéroportuaire.
La veille, seulement 50% du trafic avait été assuré à Orly et près de 40% des vols retardés, davantage que prévu au départ par la DGAC en raison de la concentration des vols de retours de week-end en fin de journée et de la difficile estimation du nombre de grévistes.
Les contrôleurs n'ont pas à se déclarer à l'avance mais ils peuvent être réquisitionnés pour assurer 50% du trafic prévu.
- "41e grève depuis 2009" -
Première compagnie concernée, Air France avait proposé à ses clients des vols intérieurs de reporter leurs vols jusqu'à jeudi inclus.
Du côté des compagnies à bas coûts, EasyJet a annulé près de 90 vols lundi et Ryanair en a supprimé 20 sur 76 au départ de Beauvais.
Déplorant la "41e grève depuis 2009" menée en France par des contrôleurs aériens, Ryanair a encouragé ses clients à signer une pétition pour demander la suppression du droit de grève des aiguilleurs en Europe et, en cas de grève en France, l'autorisation de confier à leurs collègues européens la gestion des survols du territoire français.
La Fédération nationale de l'aviation marchande (Fnam) avait, elle, fustigé la veille une "nouvelle grève catastrophique et inqualifiable sur le plan économique pour les compagnies aériennes françaises".
L'Unsa-ICNA (20% des voix chez les 4.000 contrôleurs aériens) proteste notamment contre une accélération des baisses d'effectifs en 2016, avec un taux de remplacement des départs abaissé "de 80% à 65%, "en totale déconnexion avec les besoins" et les "perspectives de croissance importantes" du trafic.
Dans un communiqué, le syndicat dénonce également un "retard technologique considérable" des outils des contrôleurs et un "manque d'investissement" conduisant à "des pannes de plus en plus fréquentes".
Répondant à cet argument, qui ne figure pas dans le préavis, la DGAC a souligné auprès de l'AFP que "250 millions d'euros sont investis par an" dans le cadre d'un plan de modernisation lancé en 2011, "un record historique".
Cela doit se traduire par le déploiement progressif d'un nouveau système plus performant, baptisé "4-flight". Mis en oeuvre depuis janvier au centre de contrôle en route (centre régional) de Brest, il doit l'être à Bordeaux d'ici fin 2016 et dans les centres d'Aix-en-Provence, Athis-Mons et Reims en 2020.
Une nouvelle grève se profile à l'horizon, le 31 mars, cette fois à l'initiative de l'Usac-CGT (deuxième force chez le contrôleurs) "pour la fin des suppressions de postes" à la DGAC" et "contre le projet de réforme du travail".
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