De Twickenham, que le XV de la Rose quittait la tête basse le 3 octobre après un revers contre l'Australie (13-33), au Stade de France, dont il est parti samedi avec dans ses bras un 13e Grand Chelem à l'issue de son succès contre la France (31-21), le contraste est saisissant.
Entre ces deux dates, un étranger a pris pour la première fois les rênes de l'Angleterre: l'Australien Eddie Jones, âgé de 56 ans. Nommé en remplacement de Stuart Lancaster, l'ancien sélectionneur de l'Australie et du Japon a redonné son éclat à la Rose, éliminée pour la première fois de son Histoire en poules du Mondial, un fait inédit aussi pour un pays organisateur.
"Eddie Jones récolte les fruits du travail de Lancaster. Il n'a rien bouleversé du tout dans le jeu. C'est Lancaster qui a fait le sale boulot de restructuration et il l'a bien fait. Les Anglais étaient compétitifs à la Coupe du monde mais simplement, ils étaient dans la poule de la mort", tranche cependant auprès de l'AFP Pierre Berbizier, ancien sélectionneur du XV de France (1991-1995).
C'est en partie vrai. Jones s'est en effet appuyé sur la même ossature principalement composée de jeunes joueurs (B. Vunipola, Ford, Farrell, Joseph, Watson, Nowell...) couvée pendant plusieurs années par Lancaster, qui avait repris en 2012 une équipe en lambeaux, sur le terrain (défaite en quarts de finale de la Coupe du monde 2011) et en dehors (scandales extrasportifs).
- 'Arrogance' -
Mais il a aussi rappelé les têtes brûlées écartées par Lancaster, dont Dylan Hartley, promu même au rang de capitaine afin de guider cette nouvelle Angleterre, appelée à faire de nouveau peur devant et à retrouver son "arrogance", "seulement un problème quand tu perds".
"Pour Eddie, on était trop gentil. Il faut qu'on libère le diable. Si on recule sur une mêlée, il veut que nous abordions la suivante avec l'envie de tout enfoncer", expliquait ainsi le troisième ligne Billy Vunipola avant le Tournoi.
Un discours à l'opposé de Lancaster, ancien professeur de sport sans référence au très haut niveau avant sa nomination, qui passait pour être trop lisse et gentil auprès de ses joueurs, qualifiés pendant la Coupe du monde par la presse "d'écoliers" récitant sagement leur leçon.
Ils se sont transformés en turbulents étudiants, regonflés de confiance par la méthode Jones, et ont cette fois su conquérir ce 13e Grand Chelem qui leur avait échappé lors du dernier match en 2013 sous Lancaster.
Derrière cette Rose qui pique de nouveau, le pays de Galles a pris la deuxième place en surclassant samedi (67-14) l'Italie, qui a encaissé à Cardiff son deuxième plus lourd revers dans l'Histoire de la compétition pour le dernier match à sa tête de Jacques Brunel. Triste fin de règne pour le technicien français, qui quitte les Azzurri avec une nouvelle Cuillère de bois.
A l'inverse des Italiens mais comme les Gallois, l'Irlande, vainqueur des deux précédentes éditions, a aussi fini sur une bonne note en dominant l'Ecosse (35-25) à Dublin pour terminer sur la troisième marche du podium.
Les dix derniers vainqueurs du Tournoi des six nations, dont l'édition 2016 a été remportée samedi par l'Angleterre:
2016: Angleterre (*)
2015: Irlande
2014: Irlande
2013: Pays de Galles
2012: Pays de Galles (*)
2011: Angleterre
2010: France (*)
2009: Irlande (*)
2008: Pays de Galles (*)
2007: France
NDLR: la mention (*) signifie que le vainqueur a réalisé le Grand Chelem, soit cinq victoires en cinq matches.
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