Ebloui sous le soleil éclatant de la Riviera, le coureur de la FDJ a reconnu quelques instants après son sprint euphorique: "Je suis surpris par ce que j'ai pu faire".
Le Picard s'est imposé très largement, devançant d'une pleine longueur le Britannique Ben Swift, en conclusion de la plus longue classique de la saison, portée à 295 kilomètres en raison d'un éboulement qui a allongé encore le parcours (4 km de plus).
Démare a pourtant connu le handicap d'une chute à l'entrée des 30 derniers kilomètres. Mais il a pu se replacer avant le Poggio, la dernière difficulté du parcours qui n'a dessiné aucune hiérarchie, hormis un court avantage au champion du monde 2015, le Polonais Michal Kwiatkowski.
Dans les rues ensoleillées de Sanremo, Kwiatkowski a été repris tout comme le Suisse Fabian Cancellara, qui disputait pour la dernière fois la "classicissima". Malgré son forcing, "Spartacus" a été muselé avant la flamme rouge du dernier kilomètre tout comme les deux derniers attaquants, le Norvégien Edvald Boasson Hagen et le Belge Greg Van Avermaet, avant le dernier virage.
- Depuis Jalabert -
Le sprint sur la Via Roma, troublé par la chute du Colombien Fernando Gaviria, a consacré Démare. D'autant plus que son ancien coéquipier et rival, Nacer Bouhanni, a été gêné par un incident mécanique et n'a pu rivaliser jusqu'à la ligne.
Lancé à pleine vitesse, Démare a débordé le Belge Jürgen Roelandts (3e), le premier à produire son effort, pour s'adjuger une victoire monumentale pour un coureur français. La première à Sanremo depuis Laurent Jalabert en 1995, la première aussi dans l'une des cinq grandes classiques depuis 1997.
Dans cette journée magique pour lui, longue de près de 7 heures, le Beauvaisien a rejeté aux oubliettes sa décevante saison 2015, sa malchance dans les classiques, ses difficultés dans le Tour de France.
Cet hiver, il a bâti un autre programme. Décision a été prise de faire l'impasse en 2016 sur le Tour au profit du Giro qu'il n'a disputé qu'une seule fois.
"J'ai couru deux fois le Tour de France, j'ai obtenu des places d'honneur mais on retient surtout que je n'ai pas gagné d'étape", regrettait-il en début d'année, conscient que l'équipe FDJ mise d'abord sur le classement général avec Thibaut Pinot.
- Bouhanni frustré -
L'enfant de Warluis (Oise), amoureux éperdu de Paris-Roubaix, revient de loin. La semaine passée, il avait abandonné dans Paris-Nice à cause d'un problème musculaire après avoir enlevé la première étape. Aux dépens déjà de Bouhanni, l'autre grand sprinteur français, frustré et furieux samedi par sa quatrième place sur la Via Roma.
Ce nouvel épisode du duel entre les deux hommes enrichit la chronique. Champion du monde espoirs en 2011, Démare (passé pro l'année suivante) a été investi des pleines responsabilités de leader dans l'équipe FDJ de Marc Madiot que Bouhanni a quitté à la fin de la saison 2014.
Tous deux ont été champions de France, Bouhanni en 2012 devant Démare avant que le Picard prenne sa revanche deux ans plus tard sur le circuit du Futuroscope.
Cette saison, la rivalité nationale est passée à l'échelon supérieur, pour le bonheur du cyclisme français qui voit se profiler, en octobre, à Doha (Qatar), un championnat du monde promis aux sprinteurs.
"C'est un très bon coureur et je pense qu'on restera adversaire pendant très longtemps", a souri Démare, tout à sa joie de se remettre sur une trajectoire scintillante. Quatre ans et demi après son titre de champion du monde espoirs riche de grandes promesses.
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