L'auteur de "La tante Julia et le scribouillard" est le premier écrivain étranger à entrer de son vivant dans la célèbre collection de Gallimard qui réunit la crème de la crème de la littérature mondiale.
"Je n'aurais jamais osé rêver qu'un jour mes livres pourraient faire partie de cette collection. La réalisation de ce rêve m'émerveille, me comble de joie et de reconnaissance envers ceux qui ont rendu possible ce miracle", s'extasie le lauréat du Nobel de littérature en 2010.
En fait, ce sont deux volumes de Mario Vargas Llosa qui seront publiés jeudi. Ces deux tomes rassemblent, par ordre chronologique, huit des 18 romans publiés à ce jour par l'écrivain sud-américain.
Outre "La tante Julia et le scribouillard" (1977), un de ses romans les plus joyeux, voire "déjanté", comme le note Stéphane Michaud qui a dirigé cette édition, le lecteur trouvera quelques uns des romans les plus représentatifs de l'écrivain: "La ville et les chiens" (1963), "La maison verte" (1965) et "Conversation à La Catedral" (1969), sans doute son roman le plus ambitieux et unanimement considéré comme un des chefs-d'oeuvre de la littérature en langue espagnole du XXe siècle.
Le second tome contient "La guerre de la fin du monde" (1981), "La fête au bouc" (2000), "Le Paradis - un peu plus loin" (2003) et "Tours et détours de la vilaine fille" (2006).
C'est Mario Vargas Llosa lui-même qui a choisi les huit romans qui composent ces deux Pléiade. Tous les textes sont proposés dans des traductions révisées par Albert Bensoussan.
Ils sont évidemment -c'est une des règles de la Pléiade- accompagnés d'un abondant appareil critique qui a bénéficié des archives (manuscrits, carnets, correspondance, notes, coupures de presse...) déposées par Mario Vargas Llosa à l'université américaine de Princeton.
- La nostalgie de Paris -
"L'écriture est chez Mario Vargas Llosa l'aventure d'une vie. Tyrannique, exclusive, elle réclame un don de soi total", explique Stéphane Michaud. Dernier représentant de la génération d'auteurs latino-américains comme le Colombien Gabriel Garcia Marquez (disparu en 2014) ou le Mexicain Carlos Fuentes (mort en 2012), Mario Vargas Llosa "en incarne un accomplissement", estime encore Stéphane Michaud.
Son oeuvre couvre les genres les plus divers: le roman, la nouvelle, l'essai (littéraire ou politique), le théâtre.
Il vient de publier "Cinco esquinas" ("Cinq coins de rue", du nom d'un quartier difficile de Lima) pas encore traduit en français.
Francophone et francophile ("Alexandre Dumas, Jules Verne, Victor Hugo et consorts ont façonné ma vocation littéraire", se souvient Mario Vargas Llosa), l'écrivain garde une vraie nostalgie de la France et de Paris où il a vécu au début des années 1960.
"Ces années-là ont été pour moi décisives, car j'ai réalisé mon rêve d'enfant: je suis devenu écrivain", dit-il dans un avant-propos publié dans le premier tome de "sa" Pléiade.
C'est à Paris que l'auteur de "L'orgie perpétuelle", essai sur le métier d'écrivain à travers "Madame Bovary", son livre de chevet, a écrit ses premiers romans. Il raconte que "c'est grâce à Flaubert" qu'il a appris la méthode de travail qui lui convenait et à devenir "l'écrivain qu'il souhaitait être".
"Les volumes de la Pléiade que j'ai pris très tôt l'habitude de m'offrir à chacun de mes anniversaires (...) constituent à mes yeux ce territoire où n'accèdent que les oeuvres littéraires qui ont résisté à l'épreuve du temps et ont été définitivement consacrées comme dignes de faire partie de cette bibliothèque idéale, éternellement jeune et éternellement renouvelée, porteuse d'un message vivant pour les lecteurs de tous les temps, dans toutes les langues et toutes les cultures", souligne l'écrivain.
Avant lui, seuls 16 écrivains, tous Français, étaient entrés de leur vivant dans la prestigieuse collection.
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