"C'est où déjà les Comores? Au large de la Colombie non? Ah mais c'est pas chez vous qu'il y a eu le putsch de Bob Denard?"
C'est le type de questions que tous les "petits" stands qui représentent des destinations touristiques peu communes risquent d'entendre jusqu'à dimanche: "Nous sommes une ancienne colonie française, mais les Français ne nous connaissent pas!", résume avec humour Hissane Guy, présidente de l'office du tourisme des Comores.
L'archipel de l'océan indien cherche aujourd'hui à attirer des touristes français "qui ne soient pas seulement issus de la diaspora", en mettant par exemple en avant son "omniprésence de la mer", avec "le spectacle des baleines, des dauphins et des tortues qui viennent pondre la nuit sur la plage".
Lui aussi un archipel mais de taille beaucoup plus modeste (avec 5.000 habitants), Saint-Pierre-et-Miquelon est "le plus vieux territoire français d'outre-mer et aussi le plus méconnu", résume à l'AFP Jean-Pierre Toth du Comité régional du tourisme.
Cette petite terre au statut de "collectivité d'outre-mer" située au large de Terre-Neuve fête cette année les 200 ans de sa rétrocession par l'Angleterre. "Nous sommes sur le salon pour que les visiteurs découvrent ou redécouvrent une destination française qui est comme leur maison mais de l'autre côté de l'Atlantique, et qui reste cependant plus connue des Canadiens ou des Américains", souligne-t-il en faisant goûter aux visiteurs des toasts de poisson fumé.
Quelques mètres plus loin, l'Abkhazie joue la carte de l'authentique: le territoire séparatiste - qui a déclaré en 1992 son indépendance de la Géorgie mais n'est reconnu que par quelques Etats dont la Russie - expose pour la première fois sur le salon.
"La côte abkhaze ressemble à la côte d'azur française, le climat est le même et la mer fait 28 degrés en été!", résument Gennady Gaguliya et Jean-Christophe Bethune, respectivement président de la Chambre de commerce d'Abkhazie et son représentant en France.
- "écouter le vent chanter dans les dunes" -
Tout en reconnaissant "qu'il y a peu d'infrastructures, pas vraiment de tour-opérateurs et qu'il faut organiser soi-même son voyage", ils soulignent que "la vie n'est pas chère, on mange pour 5 euros, et le vol aller-retour jusqu'à Sotchi coûte 350 euros".
"La Lituanie, c'est à seulement 2 heures 30 de Paris!", indique de son côté Inga Lanchas, présidente de l'association Baltic Wave. "Le pays a fait un bond énorme depuis l'époque soviétique et nous sommes passés à l'Euro en janvier 2015", résume-t-elle, alors que le pays reçoit moins de 30.000 Français par an.
"Vilnius est une capitale bouillonnante culturellement et la nature préservée du pays permet de se ressourcer sans être noyé dans une foule de touristes: on peut aller écouter le vent chanter dans les dunes de la Péninsule de Courlande", raconte-elle.
Du côté de la Bulgarie, on a relevé "une augmentation du nombre de touristes français depuis l'été dernier, car ils cherchent des destinations de report au Maghreb et à la Turquie, qui est juste à côté de la Bulgarie mais qui n'est plus considérée comme sûre", résume Evelina Ivanova qui travaille au ministère du Tourisme à Sofia.
Elle souligne que "la destination n'est pas chère mais elle est de qualité, les gens recherchent surtout des circuits culturels, avec des visites archéologiques et de monastères".
Au Rwanda, c'est surtout les gorilles de montagne que l'on vient voir, "mais aussi les lions et les rhinocéros noirs. Mais attention, ce sont des safaris où l'on ne chasse pas! Et nous avons aussi cinq volcans", explique Kassim Ndayambaje, de l'agence de voyage "Hills in the mist tours".
Plus de 20 ans après le génocide, le pays aux mille collines reçoit chaque année 1,2 million de touristes, mais peu de Français alors que "c'est une destination zéro risque, un des pays les plus sûrs d'Afrique", soulignent ses promoteurs.
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