Le groupe a annoncé mardi un plan de 220 départs volontaires dans cette branche, dont les effectifs ont déjà été réduits de 800 personnes en 3 ans, afin d'améliorer la rentabilité de ce secteur qui pourtant gagne de l'argent.
"Suite au vote de l'Assemblée générale des salariés de Lagardère Active, réunie vendredi contre le plan social annoncé par la direction, la rédaction du Journal du Dimanche est en grève. Par conséquent, le JDD ne paraîtra pas demain dimanche", ni en papier ni en numérique, a annoncé sa rédaction.
Il s'agit d'une première pour le journal (190.000 exemplaires en moyenne), qui jamais jusqu'ici n'avait été bloqué par une grève de sa rédaction, selon des journalistes.
-'Rentabilité'-
Depuis trois ans, les effectifs de la branche médias Lagardère Active ont chuté de 4.300 à 3.500 personnes, soit 800 postes en moins, via plusieurs plans de départs volontaires, un plan social, la cession d'une douzaine de magazines et des externalisations d'activités.
En 2014, son patron Denis Olivennes a cédé une dizaine de titres presque tous déficitaires (Psychologies, Première, Be, Auto-Moto...), en allant jusqu'à verser aux repreneurs une quinzaine de millions d'euros pour s'en défaire. Il cherche maintenant à vendre Télé 7 Jours, Public, Ici Paris et France Dimanche, pourtant bénéficiaires.
"Nous irons au bout de cette démarche avec un plan de départs volontaires pour améliorer la rentabilité de cette branche", a souligné le PDG du groupe Arnaud Lagardère cette semaine en présentant des résultats en hausse. "Oui notre branche médias gagne de l'argent, Télé 7 Jours, Ici Paris et France Dimanche gagnent de l'argent mais ce n'est pas pour autant qu'on ne doit pas s'adapter au marché", avait-il déclaré.
D'où l'annonce de ce nouveau plan de 220 départs volontaires, soit un quart des effectifs du pôle presse écrite. Mais cette fois, contrairement aux plans précédents, et malgré la réputation de Lagardère d'offrir des conditions de départs avantageuses, les journalistes ont refusé, inquiets du sort de leur titre et de leur qualité éditoriale à effectifs réduits.
Vendredi soir, la direction a adressé aux salariés un mail pour assurer que le nombre de départs annoncés n'avait qu'un "caractère indicatif" et proposé des négociations sur les postes ciblés. Elle a aussi promis de n'exercer aucune pression sur les salariés concernés qui ne voudraient pas partir.
Ce qui n'a pas rassuré les salariés qui demeuraient en grève samedi.
"Le plan n'est pas gelé, ce que nous demandons. De plus, on nous parle de discuter pour cibler une série de postes, un cadre de discussion très inquiétant", a-t-on commenté de source syndicale. Aucune réunion n'est prévue avant lundi, jour où doit se tenir une nouvelle AG.
"La rédaction de "Elle" est en grève et les journalistes sont très déterminés : le magazine a jusqu'à lundi soir pour boucler donc il pourrait ne pas paraître (vendredi). France Dimanche, Public et Version Femina aussi sont en grève", a-t-on ajouté de même source.
Le plan concerne notamment 42% de la rédaction de Télé 7 Jours (environ 25 personnes), un tiers de la rédaction d'Ici Paris (5 personnes environ), près d'un tiers de la rédaction du JDD (environ 15 personnes), qui serait ramenée à moins de 40 journalistes, 26% de celle de Paris Match (environ 20 personnes) et 18% de celle de Elle (environ 15 personnes).
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