La ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a annoncé cette revalorisation, qui représente "2,4 milliards d'euros d'effort pour le budget de la France", dont 552 millions d'euros pour la fonction publique hospitalière et 648 millions d'euros pour la fonction publique territoriale, à l'issue d'une réunion de négociations avec les organisations syndicales prévue de longue date.
"Ce geste significatif est juste et il était nécessaire", a déclaré la ministre devant la presse. Les fonctionnaires, c'est "plus de 5,5 millions de Français au service de la communauté (...) ce ne sont pas des travailleurs comme les autres". Ils "ne sont pas des privilégiés", a-t-elle ajouté en rappelant leur "participation solidaire au financement de l'assurance chômage".
Elle a regretté que la fonction publique "nourrisse beaucoup trop les fantasmes, les approximations et les idées reçues".
La revalorisation annoncée interviendra en deux temps: + 0,6% au 1er juillet et + 0,6 % au 1er février 2017, ont précisé à l'AFP syndicats et ministère.
La réunion, entamée à 09H30 et à laquelle ont participé CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CGC, FA-FP, s'est achevée vers 13H30.
Dans un premier temps, la ministre avait proposé 1% d'augmentation en novembre et mars 2017, une offre jugée "inacceptable" par les syndicats.
Pour Jean-Marc Canon de la CGT (1ère force syndicale), la proposition ministérielle est une "mesure sérieuse mais pas suffisante". Elle est également "tardive", a-t-il ajouté, en rappelant que les fonctionnaires avaient perdu en moyenne "3.000 euros par an depuis 2010".
- "Négociation annuelle ?" -
Même réaction pour Brigitte Jumel de la CFDT (2e force syndicale), qui dit "voir et entendre le geste" du gouvernement, néanmoins "insuffisant". Elle souhaite "une négociation salariale annuelle obligatoire" afin d'éviter une nouvelle période sans discussions sur les rémunérations.
Bernadette Groison de la FSU (5e force syndicale, 1er syndicat enseignant), parle également d'un "premier geste, pas suffisant au regard des pertes subies", estimant que les fonctionnaires ont besoin d'une mesure "immédiate".
Quant à Christian Grolier de FO (troisième force syndicale), il affiche un "sentiment mitigé", tout en se disant satisfait de "sortir de la spirale" du gel du point d'indice. C'est "au-dessus d'une annonce symbolique mais pour autant, pas satisfaisant", dit-il, estimant que cette revalorisation ne permettra pas de "compenser à la fois la perte de pouvoir d'achat due à l'inflation depuis 2010 et l'augmentation des cotisations retraites".
Pour Solidaires (6e force syndicale) "c'est décevant". "Il y a une perte de pouvoir achat de 7,2% depuis 2010. Notre revendication était 60 points d'indice pour tout le monde", a déclaré Denis Turbet-Delof.
"On nous dit que cela va coûter très cher mais en même temps, ça parait raisonnable de donner 41 milliards d'euros aux entreprises via le Pacte de responsabilité, dont une partie sert à augmenter les dividendes des actionnaires", a-t-il relevé.
Enfin l'Unsa (4e force syndicale) note de son côté un "premier pas, qui tourne la page du gel du point d'indice", saluant une "hausse significative (qui) se voit sur la feuille de paie des agents".
Les syndicats ont indiqué qu'ils allaient maintenant consulter leurs instances et adhérents afin d'envisager la suite et une éventuelle mobilisation. Ils avaient menacé de se remettre en grève le 22 mars en prévenant qu'ils n'accepteraient pas des "mesures symboliques".
En 2014, la masse salariale publique - c'est-à-dire les dépenses de personnel des 5,4 millions de fonctionnaires, auxquels s'ajoutent les agents des organismes publics, soit 5,64 millions de personnes au total - a atteint 278 milliards d'euros, près du quart de la dépense publique, selon la Cour des comptes.
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