Les technologies de l'information et de la télécommunication (TIC) peuvent ainsi être gourmandes en électricité ou même en eau, et leurs émissions de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement mondial.
"Les +éco-gestes+ ne sont pas suffisants... mais l'implication des citoyens est primordiale", pointe l'Agence française de la maîtrise de l'énergie (Ademe), qui rappelle que "la consommation d'électricité liée au développement des technologies numériques explose" (déjà 10% de la consommation totale en France par exemple).
Des emails de poids
Un courriel avec pièce jointe d'1 Mo a un impact énergétique de 25 W/h, soit l'équivalent de deux heures d'usage d'ampoule basse consommation.
Le moindre mail émet 4g d'équivalent CO2 (fonctionnement + fabrication de l'ordinateur et des serveurs), un email avec une pièce volumineuse peut atteindre 50g, selon l'expert britannique Mike Berners-Lee.
Sur un an, les spams, eux, émettent autant que trois millions de voitures qui utiliseraient plus de 7,5 milliards de litres d'essence, pointe le rapport McAfee sur "l'empreinte carbone des spams".
Alors ne faudrait-il pas continuer à régler ses factures par courrier!? "La question peut se poser" pour de gros opérateurs disposant d'une chaîne optimisée de mise sous enveloppes ensuite convoyées par train postal, dit Alain Anglade, de l'Ademe. "Mais pour les envois ponctuels, internet reste préférable!"
Si les développeurs et fabricants doivent optimiser les ressources, chacun peut aussi agir: limiter le nombre de destinataires des mails, les pièces jointes, le temps de lecture (envoyer des documents faciles à lire), et vider ses boîtes.
Surf plus ou moins écolo
L'impact de la requête web dépend du nombre de pages consultées. Plutôt que privilégier un moteur de recherche, il est préférable de viser directement le site souhaité (en tapant l'adresse, ou via ses "favoris"): les émissions de GES sont alors divisées par 4.
L'avantage est encore plus net pour la consommation de matières premières, qui passe de 5,5 g équivalent de fer après cinq recherches à 0,3g si l'on clique directement sur l'adresse d'un site.
Liseuses énergivores
L'impact CO2 d'un livre papier est de l'ordre d'1 kg et celui d'un livre numérique de 240 kg, a calculé l'Ademe.
Pour que l'e-book soit "vertueux", il faudrait lire 80 livres par an, et le garder au moins trois ans! Ou sinon l'utiliser 15 ans, au rythme de lecture moyen d'un Français (10 livres annuels).
Ordinateurs gourmands
L'impact de ces opérations vient des postes des utilisateurs, des puissants data centers chargés de traiter et stocker les données, et enfin des réseaux.
Côté utilisateurs, un progrès viendra peut-être du boom des tablettes et smartphones. Car une recherche d'une minute sur internet coûte 100 W sur un ordinateur fixe, 20 W sur un portable, quelques W sur une tablette, et encore moins sur un téléphone.
En attendant, les particuliers peuvent débrancher pendant la nuit leurs appareils. Et penser à limiter les impressions: car on imprime toujours autant (au bureau, 65 kg par personne et par an en France).
Nouvelle économie, nouvelles habitudes?
Le numérique bouleverse les pratiques: e-commerce, économie du partage, développement d'objets connectés...
Les espoirs pour l'environnement sont grands (transports, économies d'énergie etc): si les usages des TIC représentent 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ils pourraient permettre de diminuer, selon certaines sources, une bonne partie des 98% restantes.
Mais ses effets sont à ce stade "contrastés", pointent aussi les études. Ainsi côté télétravail, "ça démarre doucement", note Alain Anglade, mettant aussi en garde contre les "effets rebond": doubles dépenses (d'espace, de chauffage...), tendance à habiter plus loin etc.
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