Proposée lors d'une réunion de négociations prévue de longue date, cette revalorisation de 1% se ferait en deux temps, 0,5% le 1er novembre et la même chose au 1er mars 2017, une proposition jugée "inacceptable" par l'ensemble des syndicats, selon les mêmes sources.
La rencontre, à laquelle participent CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFTC, CGC, FA-FP, a été suspendue vers 11H30 par la ministre, après deux heures de réunion, selon les mêmes sources.
Avant ce rendez-vous salarial, prévu depuis septembre et retardé pour cause de remaniement, les syndicats avaient annoncé qu'ils ne se contenteraient pas d'une hausse "symbolique".
Manuel Valls a annoncé "un geste significatif", un geste politique aussi dans le contexte social actuel et à un an de la présidentielle.
Une hausse de 1% de la valeur du point aurait un coût de 1,85 milliard d'euros pour les trois fonctions publiques (État, territoriale et hospitalière), selon la Cour des comptes. D'où l'avertissement de Bercy: "il ne s'agit pas (que cette hausse) atteigne des niveaux déraisonnables", a insisté Emmanuel Macron.
Quel que soit le niveau d'augmentation qui sera finalement retenu, il fait déjà grincer des dents chez Les Républicains. "De l'électoralisme aux frais des Français", a jugé Eric Woerth, leur secrétaire général, parlant d'une revendication "infinançable". Nicolas Sarkozy s'est déjà fixé "comme premier objectif" de supprimer "entre 300.000 et 350.000 postes" de fonctionnaires en un quinquennat.
Pour François Bayrou, président du MoDem, une revalorisation est "légitime" mais il craint "de grandes difficultés puisqu'on va devoir financer encore par des impasses". Le FN aussi y est "favorable" mais veut que les "grandes collectivités territoriales" cessent "de recruter des agents publics surnuméraires".
En 2014, la masse salariale publique - c'est-à-dire les dépenses de personnel des 5,4 millions de fonctionnaires, auxquels s'ajoutent les agents des organismes publics, soit 5,64 millions de personnes au total - a atteint 278 milliards d'euros, près du quart de la dépense publique, selon la Cour des comptes.
- Reconnaissance -
Pour les syndicats, il est hors de question de se contenter de mesures symboliques après six années de gel et une participation des fonctionnaires à hauteur de sept milliards d'euros à l'effort de redressement des finances publiques, souligné par Annick Girardin et, avant elle, Marylise Lebranchu. Le tout, dans un contexte où le gouvernement n'a cessé de faire l'éloge des policiers et personnels hospitaliers, largement mis à contribution au moment des attentats.
"L'heure est au rapport de force", a prévenu avant la réunion Jean-Marc Canon de la CGT (première force syndicale) qui a "mis à disposition un préavis de grève couvrant la période du 17 au 31 mars", afin que les agents puissent se mobiliser, autant pour leur pouvoir d'achat que contre le projet de loi travail.
Après une mobilisation le 26 janvier à l'appel de la CGT, FO (troisième force syndicale) et Solidaires (sixième), les fonctionnaires menacent d'une nouvelle grève le 22 mars.
Le point d'indice, gelé à 4,63 euros mensuel depuis 2010, "a décroché de 7 à 8% par rapport à l'inflation", souligne la CGT, tandis que FO parle de "8% de perte de pouvoir d'achat".
La CFDT (deuxième force syndicale) non plus ne se contentera pas de "mesurettes", estimant qu'"il y a urgence à traduire dans la rémunération la reconnaissance de l'action quotidienne des fonctionnaires".
Quant à la FSU, premier syndicat d'enseignants, elle a également prévenu que les fonctionnaires "n'accepteraient pas de mesures symboliques". "Je ne sais pas où le Premier ministre met la barre (...) Nous ne laisserons pas passer ce rendez-vous salarial sans dire ce que nous avons à dire", a déclaré à l'AFP Bernadette Groison, sa secrétaire générale.
"Il faut laisser à la négociation la possibilité d'être utile", a estimé de son côté l'Unsa (quatrième force syndicale).
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