Le ministre des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, présentent jeudi ce bilan gare du Nord à Paris, où les douaniers contrôlent les voyageurs empruntant le Thalys et l'Eurostar.
Depuis les attentats du 13 novembre, les missions de la douane ont évolué. Trois jours après les attaques, le président de la République annonçait le recrutement d'un millier d'agents en plus en 2016 et 2017 et 45 millions d'euros de crédits supplémentaires pour soutenir la lutte contre le terrorisme.
Ces moyens serviront entre autres à renforcer les contrôles aux frontières, qui permettent de recueillir renseignement et indices (faux-papiers, armes, documents de propagande...) voire d'interpeller des personnes en fuite.
Ainsi le 16 janvier 2015, en Savoie, des douaniers arrêtaient deux personnes recherchées en Belgique et liées à la cellule terroriste islamiste dite de Verviers, qui tentaient de passer en Italie. L'année précédente, des douaniers avaient intercepté l'auteur présumé de la tuerie du musée juif de Bruxelles, Mehdi Nemmouche, à la gare routière de Marseille.
Pour centraliser et transmettre les informations recueillies aux différents services de lutte contre le terrorisme, un groupe opérationnel de lutte contre le terrorisme (GOLT) a par ailleurs été créé au sein de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières.
Autre facette du terrorisme: les armes et explosifs, acquis illégalement et disséminés sur le territoire. En 2015, 1.158 armes à feu ont été saisies, contre 828 en 2014.
La douane prépare aussi le programme PNR (Passenger Name Record, registre européen des données des passagers aériens), qu'elle hébergera dans ses locaux à Roissy.
Mais pour les syndicats, les 1.000 postes annoncés ne sont qu'une "mascarade" car les suppressions prévues sur 2016 et 2017 sont maintenues, "soit 500 suppressions". Déplorant "6.000 emplois" perdus en 20 ans, une intersyndicale (CGT, Solidaires, Unsa, USD-FO) appelle à une mobilisation le 24 mars.
- Hippocampes et pieds d'éléphants -
Trafics de drogue, contrefaçon, fraude... En 2015, la douane a poursuivi ses missions, enregistrant dans certains domaines des records.
D'abord la quantité de cocaïne saisie: près de 17 tonnes, un volume deux fois supérieur au meilleur résultat annuel jamais atteint. En 2014, les douaniers avaient saisi 6,6 tonnes de cocaïne, soit 2,5 fois moins.
Ce résultat historique s'explique notamment par plusieurs saisies exceptionnelles: 2,4 tonnes à bord d'un cargo intercepté en décembre au large de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais), 2,25 tonnes à bord d'un voilier aux Antilles... Une poudre blanche précieuse: à chaque fois, plusieurs dizaines de millions d'euros échappent aux trafiquants.
Ajouté aux autres prises de drogue, et surtout le cannabis (63 tonnes), le volume total de stupéfiants saisis atteint 88 tonnes.
Second record: le tabac de contrebande, avec 630 tonnes saisies en 2015, une augmentation de près de 50% par rapport à l'année précédente.
Sacs à main, médicaments ou jouets imitant les grandes marques, la contrefaçon continue de prospérer, mettant en danger le consommateur et menaçant la compétitivité des entreprises et l'emploi. En 2015, la douane a intercepté 7,7 millions d'articles contrefaits.
Autre priorité, la fraude fiscale: 55,4 millions d'avoirs criminels ont été saisis ou identifiés. Par ailleurs, 377,4 millions d'euros de droits et taxes ont été redressés.
Enfin, la douane pourchasse les trafiquants d'espèces protégées convoitées pour être collectionnées ou utilisées dans la pharmacopée, en particulier asiatique: en février, les douaniers de Roissy interceptaient ainsi près de 18.700 hippocampes venant de Madagascar et deux pieds d'éléphant en provenance d'Afrique du sud. En juin, ils découvraient près de 140 kg d'ivoire brut d'éléphant dans deux caisses en provenance de République démocratique du Congo.
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