Le toit de ce véhicule rouge et bleu a été arraché et les fenêtres ont été pulvérisées par le souffle de l'explosion, qui s'est produite tôt mercredi, en pleine heure de pointe, dans le quartier commerçant de Saddar de la capitale de la province de Khyber Pakhtunkhwa.
Les télévisions ont montré des scènes chaotiques de blessés en sang en train d'être évacués, de chaussures et de débris éparpillés sur la chaussée. Le car, qui transportait pour l'essentiel des employés du gouvernement, effectuait le trajet entre les villes voisines de Mardan et de Peshawar.
Un engin explosif improvisé de quelque 4 kg rempli de billes de métal avait été caché derrière la sixième rangée de sièges, a expliqué un responsable de police, Abbas Majeed. Il semble avoir été actionné à distance.
"Le chauffeur nous a dit de nous préparer pour l'arrêt de Sunehri Masjid mais une énorme explosion s'est produite et j'ai senti le car sauter en l'air. Je n'ai vu que des flammes et de la fumée à l'arrière" du véhicule, a témoigné Faqir Gul, 32 ans, à l'hôpital où il était soigné pour une blessure à la tête.
L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat.
Le bilan, initialement de 16 morts, s'est alourdi en fin d'après-midi. "Un autre blessé dans l'explosion est mort et le bilan est à présent de 17" personnes tuées, a déclaré à l'AFP un porte-parole du principal hôpital de Peshawar, le Lady Reading Hospital (LRH).
Un officier de la police, Kashif Zulfiqar, a confirmé ces données. "Au total, 47 blessés ont été amenés à l'hôpital et beaucoup sont repartis après les premiers soins. Cinq sur les 19 qui sont restés sont encore dans un état critique", a-t-il précisé.
- Représailles des talibans -
Les attentats sont fréquents dans cette province instable de Khyber Pakhtunkhwa, ainsi que dans la région du Baloutchistan (sud-ouest), également frontalière de l'Afghanistan.
Le 7 mars, les talibans avaient attaqué un tribunal de la ville de Shabqadar, proche de Peshawar, tuant 18 personnes. Une faction des talibans pakistanais, Jamat-ul-Ahrar, avait revendiqué l'attentat, présenté comme un acte de représailles après la la pendaison surprise quelques jours plus tôt de l'islamiste Mumtaz Qadri.
Ancien policier, ce dernier est devenu un héros dans certains cercles conservateurs pour avoir assassiné en 2011 un gouverneur favorable à une révision de la loi controversée réprimant le blasphème. Sa pendaison est considérée par certains analystes comme un tournant dans la longue lutte du Pakistan contre l'extrémisme.
En janvier, une faction talibane avait en outre revendiqué l'assaut d'une université à Charsadda, qui avait fait 21 morts, essentiellement des étudiants.
Cette attaque avait fortement ébranlé le fragile sentiment de sécurité qui refaisait surface dans cette région du Pakistan, après l'attaque contre une école dans la ville voisine de Peshawar le 16 décembre 2014. Elle avait semé le doute sur l'efficacité des mesures de sécurité vantées par le gouvernement et l'armée.
Les autorités ont déclenché en 2014 dans les zones tribales du Nord-Ouest une offensive militaire qui a coûté la vie à des milliers de combattants armés selon l'armée.
Depuis qu'elle a commencé, le nombre des victimes des attaques extrémistes est tombé en 2015 à son plus bas niveau depuis l'apparition des talibans en 2007.
L'armée pakistanaise assure avoir tué plus de 3.600 extrémistes au Waziristan du Nord, tandis que 358 soldats ont péri. Mais selon des observateurs, nombre d'insurgés ont été repoussés de l'autre côté de la frontière, en Afghanistan.
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