Hillary Clinton se prépare pourtant ostensiblement à un duel contre Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de novembre, chacun des candidats ayant fortement consolidé mardi soir sa position pour l'investiture aux conventions de juillet.
"Je pense que vous auriez des émeutes, je représente un nombre énorme... des millions de gens", a déclaré le milliardaire sur la chaîne CNN, estimant qu'il devait obtenir l'investiture même s'il ne lui manquait que quelques dizaines de délégués pour avoir la majorité.
Pour obtenir l'investiture, le candidat républicain doit obtenir une majorité de délégués, soit 1.237.
Les électeurs qui votent Trump sont "des gens qui n'ont jamais voté, qui ne croient pas au système ou n'aiment pas les candidats, etc" et "si vous privez ces gens de leur droit de vote et vous leur dîtes +désolé, il vous manque 100 voix+ alors qu'il en manque 500 au candidat suivant, vous allez avoir des problèmes", a expliqué M. Trump.
- Scénarios alternatifs -
Donald Trump mène très largement la course à l'investiture mais son populisme dérange au sein du parti républicain même et certains évoquent des scénarios alternatifs pour l'écarter.
Lors des cinq primaires de mardi, Trump a triomphé en Floride, dans l'Illinois et la Caroline du Nord, mais il a dû concéder l'Ohio à son gouverneur, John Kasich.
Les résultats dans un cinquième Etat, le Missouri, n'étaient pas encore connus mercredi à la mi-journée.
Cette défaite rend un peu plus difficile pour lui d'atteindre cette fameuse majorité de délégués requise et remet à l'ordre du jour des scénarios complexes qui permettraient à l'appareil du parti de préférer un candidat moins bien loti en termes de délégués. Toutefois, selon de nombreux observateurs, ces scénarios apparaissaient de plus en plus comme désespérés, d'autant plus que toutes les tentatives de briser son élan ont échoué jusqu'ici.
"Si Trump dispose de centaines de délégués de plus que son adversaire (...), il sera extrêmement difficile de lui refuser l'investiture. Et même, tenter de le faire serait garantir un fiasco historique à Cleveland", où se tiendra la convention du parti, souligne le politologue Larry Sabato.
Ils ne sont plus que deux républicains à défier Donald Trump: le sénateur texan Ted Cruz et John Kasich, après l'abandon du sénateur de Floride Marco Rubio, cruellement battu à domicile.
- Clinton contre Trump -
La démocrate Hillary Clinton a de son côté battu Bernie Sanders dans au moins quatre des cinq primaires: Floride, Caroline du Nord, Illinois et même l'Ohio industriel où le sénateur du Vermont, socialiste démocrate, comptait pourtant sur le vote ouvrier.
Dans le dernier Etat, le Missouri, les résultats étaient si serrés (moins de 1% d'écart avec un léger avantage à Mme Clinton) que le dépouillement a été interrompu et qu'un nouveau comptage était envisagé.
Pour Hillary Clinton, les victoires de mardi amplifient son avance en nombre de délégués pour la convention d'investiture. En comptant les près de 500 "super délégués" la soutenant, elle dispose de plus de 1.500 délégués, contre moins de 800 pour Bernie Sanders. La barre des 2.383 est en vue.
"Notre avance en nombre de délégués est si conséquente que même une série de victoires du sénateur Sanders dans les prochaines semaines n'aurait pas beaucoup d'impact sur la position de Mme Clinton", a écrit Robby Mook, directeur de campagne d'Hillary Clinton, dans une note mercredi.
Hillary Clinton s'est donc projetée au-delà des primaires en donnant un aperçu de sa stratégie contre Donald Trump.
"Nous allons défendre les travailleurs américains pour que personne n'abuse de nous, ni la Chine, ni Wall Street, ni les dirigeants d'entreprises surpayés", a-t-elle lancé mardi soir à West Palm Beach, à quelques kilomètres de la propriété de Donald Trump où se tenait sa soirée électorale, en Floride.
Elle répliquait ainsi à la fois à Bernie Sanders, qui l'accuse de collusion avec Wall Street, et à Donald Trump, focalisé sur l'idée que les Etats-Unis se font escroquer par leurs partenaires commerciaux.
Hillary Clinton a aussi clairement ciblé l'homme d'affaires en reprenant ses déclarations. "Quand un candidat à la présidentielle veut rafler 12 millions d'immigrés, interdire aux musulmans d'entrer aux Etats-Unis, quand il approuve la torture, il n'a rien de fort", a-t-elle tonné. "Il a tort".
Bernie Sanders a jugé lui que la suite du calendrier, jusqu'en juin, lui sera plus favorable: "Nous sommes sûrs que notre campagne fait route vers l'investiture". Mais les obstacles, sur cette route, apparaissaient de plus en plus insurmontables.
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