"C'était lui ou moi, lui ou nous". Ainsi l'ex-grand flic résume-t-il dans ses mémoires, récemment publiés par les Editions Mareuil ("Dans le secret de l'action"), la fin de l'ancien ennemi public numéro un Jacques Mesrine.
2 novembre 1979, Fiamenghi est dans le camion bâché d'où les policiers ont tiré sur le truand le plus recherché de France. Il a même, ajoute-t-il, tiré une balle en pleine tête.
Jusqu'à présent, son nom n'avait jamais été cité publiquement. Son identité est restée secrète longtemps y compris des juges qui ont instruit, à la demande de la famille du truand, une plainte pour assassinat. En vain, la justice a conclu à la légitime défense.
"Ce serait impossible aujourd'hui", rigole l'ancien super flic qui ne veut pas être réduit à cette révélation éditoriale. "Mersine, un mégalo", assure-t-il en guise de point final. "Ce fut un travail collectif, d'ailleurs la police c'est du collectif. Tout le temps".
Il est tombé dans la marmite par hasard, en 1972, après un passage dans l'armée comme son père qui le voyait comme lui militaire de carrière.
Enfant, il avait la bougeotte, le "goût de l'action et du danger". Il va l'assouvir dans la police où "à 22 ans je me retrouve avec un calibre" à "courir après les voyous", guidé par des anciens du célèbre 36 Quai des Orfèvres, le siège de la police judiciaire parisienne, où il gravit les échelons.
"On était les rois du pétrole, libres, on ne comptait pas nos heures, on était un peu comme des chasseurs de primes", se souvient-il. Un temps qu'il sait "révolu", où les procédures étaient moins lourdes.
- "Quel tableau de chasse" -
"La procédure, il s'est assis dessus, ce n'était pas son truc", dit d'ailleurs un actuel grand "patron" de PJ, "mais quel tableau de chasse ...".
"Fiam", aux origines corses et l'un des meilleurs spécialistes du sujet, a pisté et retrouvé en 2003 Yvan Colonna, condamné pour l'assassinat du préfet Erignac. Dirigé le Raid, l'unité d'élite de la police, ou le service de protection des personnalités et de l'Etat. Fait ses armes à la brigage "anti-gang" et à la répression du banditisme (BRB). Enseigné la technique policière au Cameroun ou en Tunisie où il a assuré la protection de l'ex-président Habib Bourguiba.
Puis fini directeur de cabinet du préfet de police de Paris, Michel Gaudin, sous le gouvernement Sarkozy, avant de la quitter en 2014 lors d'un pot de départ resté dans les mémoires en présence de cinq ministres de l'Intérieur. Dont Manuel Valls qui ne l'avait pas remercié comme il le fit avec M. Gaudin, que "Fiam" défend avec vigueur.
Sarkoziste, lui ? "Je l'admire, j'ai de la gratitude, Colonna c'est lui qui nous donne les moyens, c'est un meneur d'hommes", dit-il. "Mais je lui ai rendu service aussi", nuance-t-il, et la "politique très peu pour moi". Il raconte d'ailleurs comment Sarkozy a failli tout abandonner durant les émeutes de 2005.
"J'ai toujours marché à l'adrénaline, je me suis rarement posé", raconte aussi l'ancien préfet dont chacun loue, même ses ennemis, son "sens de l'ordre", son "contact inné" avec ses hommes. Ou les voyous: il rencontre fortuitement Mesrine bien avant 1979, derrière une grille. Et le truand lui donne ... une recette de gigot.
"Je suis un taiseux", assure-t-il encore, étonné d'avoir cédé à l'exercice parfois agaçant des mémoires de flic. Il est aujourd'hui le M. sécurité du groupe Véolia, 175.000 salariés dans 50 pays.
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