La plupart des analystes estiment peu probable que la Fed annonce un nouveau relèvement mercredi, après celui opéré en décembre qui avait porté les taux d'intérêt entre 0,25% à 0,50% et marqué la fin de sept années de taux zéro.
Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) rend son verdict mercredi à 18H00 GMT et publie de nouvelles prévisions économiques ainsi que ses projections médianes sur les taux, très attendues par les marchés. Une demi-heure plus tard, Janet Yellen, la présidente de la Fed, tiendra une conférence de presse.
"Cette réunion de mars a toutes les chances de déboucher sur un statu quo sur les taux d'intérêts mais avec des signaux clairs que les hausses de taux vont reprendre bientôt", a affirmé Julian Jessop, économiste à Capital Economics.
Pour Chris Low, de FTN Financial, il est également "peu probable que cette réunion de la Fed se conclue sur une hausse des taux, mais avec le communiqué, les projections économiques, dont celles des taux, et la conférence de presse, ce sera une ample occasion pour communiquer".
Une grande majorité d'économistes s'attendent en effet à ce que les membres du Comité confirment qu'un tour de vis monétaire se prépare pour le printemps, si le marché de l'emploi reste robuste et si l'inflation se réveille.
Et cela, malgré la morosité de l'environnement économique mondial et la trajectoire inverse des autres grandes banques centrales comme la BCE ou la Banque du Japon qui s'efforcent de rendre la politique monétaire toujours plus accommodante.
"Janet Yellen devrait réaffirmer l'intention du Comité monétaire d'augmenter les taux à un rythme graduel", comme elle l'a déjà redit lors de sa dernière apparition publique devant le Congrès en février, affirme Joseph Lavorgna de Deutsche Bank.
Depuis la dernière réunion fin janvier, l'accès de volatilité des marchés financiers, qui avait été une des préoccupations de la Fed lorsqu'elle a fait une pause sur les taux, s'est notablement apaisé.
L'indice S&P des valeurs vedettes est revenu autour de son niveau du début de l'année alors qu'il était tombé 11% en dessous à la mi-février.
- Statistiques mitigées -
Le marché de l'emploi reste dynamique avec un taux de chômage au plus bas en huit ans, à 4,9%.
L'inflation, toujours lestée par les bas prix du pétrole, a néanmoins frémi, en atteignant son plus haut niveau en 15 mois, à 1,3% sur un an, selon l'indice PCE, baromètre favori de la Fed. Le dernier indice des prix à la consommation (CPI) pour février sera publié le jour-même de la réunion.
"Il se peut qu'on discerne des signes d'une augmentation du taux d'inflation, ce que l'on souhaite", a récemment affirmé le numéro deux de la Fed Stanley Fischer. La Fed vise un objectif d'inflation de 2% qu'elle juge sain pour l'économie.
Mais les statistiques économiques sont aussi mitigées, ce qui devrait rendre la Fed prudente et patiente, comme l'y a invitée la gouverneur Lael Brainard.
"On ne devrait pas prendre la solidité du marché de l'emploi et de la consommation aux Etats-Unis pour acquis", a estimé récemment cette membre du FOMC alors que les salaires n'augmentent pas et que de nombreux Américains ne trouvent pas de travail à temps plein.
Les chiffres décevants des ventes de détail en janvier et février publié mardi laissent penser que les consommateurs ont été rendus frileux par la baisse du marché boursier au début de l'année, en dépit des bas prix de l'essence à la pompe et du fioul de chauffage, notait Chris Christopher, d'IHS Global Insight.
La Fed pourrait ainsi réviser un peu à la baisse ses prévisions de croissance, estiment les experts de Deutsche Bank, alors qu'elle mise pour l'instant sur 2,4% cette année et 2,2% en 2017.
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