Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui avait déjà revendiqué l'attaque dimanche, a dans un nouveau communiqué diffusé dans la nuit de lundi à mardi, annoncé que celle-ci était une réponse à l'opération Barkhane menée par la France contre les groupes jihadistes au Sahel.
L'organisation jihadiste affirme dans sa revendication qu'elle a visé, et visera encore, la France "et ses intérêts dans les pays participant dans les opérations Serval et Barkhane", selon SITE, le centre de surveillance des sites internet islamistes.
Barkhane, qui a succédé en août 2014 à l'opération Serval lancée en janvier 2013 pour contrer l'avancée des jihadistes dans le nord du Mali, mobilise quelque 3.500 militaires dans cinq pays de la "bande saharo-sahélienne": Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso.
Aqmi explique que l'attaque de dimanche fait partie "d'un plan visant les foyers des Croisés et leurs lieux de rassemblement". Quatre Français font partie des 18 personnes tuées dimanche à Grand-Bassam, une zone touristique prisée par les expatriés. L'organisation a déjà revendiqué les attentats de Bamako (20 morts dont 14 étrangers le 20 novembre 2015) et Ouagadougou (20 morts le 15 janvier), qui avaient visé des lieux fréquentés par les étrangers.
- Le ratissage continue -
Aqmi menace également directement la Côte d'Ivoire "et tous (les Etats) impliqués et participant à l'alliance avec la France" dans ces opérations anti-jihadistes. Abidjan a aussi été visé pour avoir livré quatre membres d'Aqmi aux autorités maliennes, selon le communiqué.
La Côte d'Ivoire est un allié historique de la France en Afrique de l'Ouest. Abidjan participe à la force de l'ONU déployée au Mali (Minusma) et près de 600 militaires français sont stationnés dans quatre bases dans les environs d'Abidjan. Une grosse partie de ces troupes sont chargées des opérations de logistique pour Barkhane.
Lors de leur passage en Côte d'Ivoire, les ministres français, qui devaient arriver en fin de matinée, rencontreront le président ivoirien Alassane Ouattara et les ministres chargés de la sécurité, Alain-Richard Donwahi (Défense) et Hamed Bakayoko (Intérieur).
Le président français François Hollande avait promis dimanche "d'intensifier la coopération" de Paris avec les pays visés par le terrorisme, assurant que la France apportait "son soutien logistique et de renseignement à la Côte d'Ivoire pour retrouver les agresseurs".
Ils se rendront aussi au chevet des blessés, rencontreront des membres de la communauté française et se recueilleront à Grand-Bassam sur les lieux de l'attentat.
Les deux ministres seront suivis par deux chefs d'Etat de la sous-région, les présidents béninois Thomas Boni Yayi et togolais Faure Gnassingbé, qui doivent eux aussi témoigner de la solidarité régionales avec Abidjan.
Sur le terrain, l'enquête et le ratissage continuent, a-t-on appris de source sécuritaire. Des militaires et des policiers ont pris place à des endroits stratégiques de la capitale et du pays. Les enquêteurs recherchent d'éventuels complices en attendant d'en savoir plus sur l'identité exacte des assaillants au nombre de trois, de source officielle et selon le message de revendication d'Aqmi, alors que plusieurs témoins ont évoqué quatre ou cinq jihadistes.
Le pays vivait mardi son deuxième jour de deuil national mais l'activité était normale et les écoles ainsi que les commerces étaient ouverts dans la capitale, bloquée par des embouteillages habituels.
Lundi soir, dans une allocution télévisée, le président Ouattara avait condamné une nouvelle fois ces "attaques barbares, odieuses et lâches sur des personnes innocentes", assurant que la Côte d'Ivoire ne se laisserait pas "intimider".
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