Un patronat "déçu" par un texte qui ne va plus assez loin selon lui, des organisations syndicales contestataires comme FO et la CGT, et des organisations de jeunesse (Unef, FIDL...) qui continuent d'appeler à la mobilisation pour le retrait du texte: le gouvernement est loin d'avoir convaincu.
"On a des injonctions qui sont paradoxales et contradictoires", a reconnu mardi le Premier ministre sur RMC et BFMTV. "D'un côté vous avez Jean-Claude Mailly (secrétaire général de FO) qui dit que nous avons cédé au patronat, de l'autre la CGPME qui dit que nous avons cédé aux syndicats. Non, nous avons bâti un compromis", a-t-il insisté.
M. Valls a reculé lundi sur les articles les plus contestés du projet de loi, en particulier le barème des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif, qui ne sera finalement qu'"indicatif".
Un remaniement du texte qui n'est qu'une "nouvelle volte-face" du gouvernement et qui ne devrait pas "désamorcer la contestation" de la rue, estiment mardi les éditorialistes.
Certes, la CFDT, qui a accompagné toutes les réformes du quinquennat, a salué dans le nouveau texte présenté lundi un projet "qui peut potentiellement être porteur de progrès pour les jeunes et porteur de progrès pour les salariés". La CFTC juge elle aussi avoir été "entendue sur l'essentiel".
Et le Premier ministre a salué mardi "l'état d'esprit particulièrement positif" des parlementaires de la majorité, en particulier socialistes, qu'il a rencontrés lundi soir.
Mais sept organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL) ont réitéré lundi soir leur appel à la mobilisation. Elle prendra la forme d'une journée d'action jeudi 17 à l'appel du syndicat étudiant Unef, puis d'une journée de grève et de mobilisation le 31 mars, mais aussi d'une mobilisation le 24, jour où le texte sera présenté au Conseil des ministres.
- 'loi TGV' -
"Décentralisation de la négociation collective au niveau de l'entreprise et affaiblissement des conventions collectives de branches, fragilisation des droits individuels acquis, mise en cause des majorations des heures supplémentaires, facilitations des licenciements, affaiblissement de la médecine du travail? sont autant d'exemples de régressions qui demeurent", écrivent ces organisations.
"C'est une loi TGV: travailler plus, gagner moins et être viré plus vite: c'est un peu les trois reproches fondamentaux que je fais à cette loi", a résumé Jean-Claude Mailly mardi sur RMC.
Fort du succès de la journée du 9, qui a mobilisé jeunes et salariés dans la rue, le président de l'Unef, William Martinet, entend obtenir le retrait du texte. "S'il n'y avait pas eu cette journée de mobilisation, les lignes n'auraient pas bougé, donc ça ne fait que nous conforter dans l'idée que cette mobilisation doit continuer, et même elle doit prendre une ampleur supplémentaire", a-t-il dit mardi sur RFI.
De son côté, le Medef promet de continuer à peser pour plafonner les indemnités prud'homales, jugeant cette mesure "fondamentale" car "c'est un élément important pour que les employeurs, notamment les plus petits, puissent relancer l'emploi", a insisté son président, Pierre Gattaz.
Le gouvernement entend maintenir le cap avec une transmission de la nouvelle version du texte au Conseil d'Etat ce mardi, avant la présentation en Conseil des ministres le 24.
Ensuite, ce sera au tour de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale de se saisir du texte "début avril", avant qu'il soit examiné dans l'hémicycle "début mai", a rappelé le Premier ministre
"Cette réforme est juste et nécessaire, elle sera votée avant l'été, et donc applicable immédiatement après", a déclaré la ministre du Travail, Myriam El Khomri, sur Europe 1.
Le gouvernement prendra les décrets d?application "le plus rapidement possible", a-t-elle ajouté. C'est "essentiel, car nous avons besoin de donner un nouveau souffle dans notre pays".
Interrogé sur le recours au 49.3, Manuel Valls a redit mardi qu'il "préférait convaincre" avant de "brandir cette arme constitutionnelle".
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