Un consistoire se réunit à 10H00 (09H00 GMT) pour voter sur la cause de cinq futurs saints, dont Mère Teresa. Dans la foulée, le pape devrait signer le décret de canonisation et annoncer la date et le lieu de la célébration.
Sauf surprise, cela devrait être le dimanche 4 septembre, veille de la fête de Mère Teresa dans le calendrier catholique et déjà dédié dans le programme du Jubilé de la miséricorde à cette femme devenue un monument de l'Eglise.
Reste un petit suspense sur le lieu: l'Eglise indienne insiste pour que le pontife argentin vienne à Calcutta célébrer la sainte au célèbre sari blanc bordé de bleu, mais plusieurs sources au Vatican assurent qu'un tel voyage n'est pas à l'ordre du jour et que la canonisation aura lieu à Rome.
En 2003, la béatification de la religieuse indienne par le pape Jean Paul II, dont elle était très proche, avait rassemblé 300.000 fidèles autour de la place Saint-Pierre.
Outre Mère Teresa, le consistoire doit valider la canonisation du prêtre polonais Stanislas Papczynski (1631-1701), du Mexicain Jose Sanchez del Rio (1914-1928), tué pour sa foi à l'âge de 14 ans et du Curé Brochero (1840-1914), un prêtre argentin très populaire qui circulait à dos de mule au contact des exclus.
Le consistoire doit aussi donner son feu vert à la canonisation de Marie-Elisabeth Hesselblad (1870-1957), une Suédoise luthérienne convertie au catholicisme. Devenue religieuse, elle a oeuvré pour l'unité des chrétiens et a été déclarée Juste pour avoir sauvé des juifs pendant la Seconde guerre mondiale à Rome.
- Au paradis -
La canonisation équivaut à une reconnaissance officielle par l'Eglise du fait qu'une personne est au paradis. Elle doit pour cela être à l'origine de deux miracles, l'un pour sa béatification, l'autre pour sa canonisation, signes de sa proximité avec Dieu.
Pour Mère Teresa, le Vatican a battu tous ses records en reconnaissant un premier miracle dès 2002, qui a permis sa béatification. Et en décembre, l'Eglise a reconnu le caractère miraculeux, attribué à l'intercession de la religieuse, de la guérison en 2008 d'un ingénieur brésilien alors âgé de 35 ans et souffrant de multiples tumeurs au cerveau.
Née en 1910 dans une famille albanaise en Macédoine, Gonxhe Agnes Bojaxhiu est entrée dans les ordres à 18 ans et a été envoyée enseigner en Inde. Une peu plus de vingt ans plus tard, elle fonde en 1950 sa propre congrégation, les Missionnaires de la charité, qui consacrent leur vie "aux plus pauvres d'entre les pauvres".
Oeuvrant d'abord à Calcutta, la congrégation s'est développée dans le monde entier. Elle compte aujourd'hui 4.500 religieuses, dont quatre ont été assassinées la semaine dernière au Yémen.
Décédée en 1997 à Calcutta, Mère Teresa avait reçu le prix Nobel de la paix en 1979.
Mais la procédure canonique en vue de sa béatification a aussi révélé, à travers des extraits poignants de sa correspondance, qu'elle avait souffert dans sa foi pendant la majeure partie de sa vie, allant jusqu'à douter parfois de l'existence de Dieu.
"Jésus a un amour tout particulier pour vous. Pour moi, le silence et le vide sont si importants que je regarde et ne vois pas, que j'écoute et n'entends pas", avait-elle écrit en 1979 à un confesseur, le père Michael Van Der Peet.
Mère Teresa a eu également ses détracteurs, qui lui ont reproché de s'être montrée peu regardante sur l'origine des donations qui lui étaient faites et d'avoir maintenu une opposition farouche à la contraception comme à l'avortement.
Le pape François, qui l'avait rencontrée à l'occasion d'un synode en 1994 à Rome, a raconté en 2014 avoir été impressionné par sa force de caractère, tout en reconnaissant: "J'aurais eu peur si elle avait été ma supérieure".
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