. Ca va durer encore longtemps?
"Il est quasiment impossible d'imaginer que le fossé économique entre le PSG et ses poursuivants se résorbe rapidement", estime Bastien Drut, analyste financier auteur du livre "Sciences Sociales Football Club". "Cela ne pourrait arriver rapidement que dans une situation de nivellement par le bas, dans laquelle le fonds souverain du Qatar se désengagerait du PSG", estime-t-il, jugeant "quasiment impossible également d'imaginer que le PSG ne soit pas champion l'an prochain".
Il faut dire que le club de la capitale ne boxe plus dans la même catégorie que ses principaux adversaires. Avec un budget global en constante augmentation depuis le rachat du club par le Qatar, et qui avoisine les 500 millions d'euros, le PSG "pèse" davantage que les 2e, 3e et 4e budgets réunis, soit Lyon (170 M EUR), Monaco (130 M EUR) et Marseille (125 M EUR).
. Où sont les adversaires?
"Il faut arrêter de ne se focaliser que sur le budget global", plaide pourtant Virgile Caillet, délégué général de la Fédération française des industries du sport et des loisirs (Fifas). "Il y a des clubs qui +performent+ sur la scène nationale et internationale, comme l'Atletico Madrid par exemple, en ayant des budgets dans les mêmes eaux que ceux de Lyon ou Marseille."
D'ailleurs le PSG, tout richissime qu'il était déjà en 2014-15 avait dû batailler face à Lyon (porté par Lacazette et Fekir), à Monaco (poussé par Jardim et Abdennour) et à Marseille (guidé par Bielsa et Gignac) capables de faire oublier, un temps, le gouffre économique.
Cette saison, les dribbles d'Hatem Ben Arfa, l'impact de jeunes promesses, Ousmane Dembélé ou Georges-Kévin Nkoudou, sont autant d'arguments à même d'établir l'intérêt de la L1.
Mais globalement, et sans rien enlever de l'époustouflante saison parisienne - "on peut constater que même +l'affaire Aurier+ n'a pas déstabilisé l'équipe", note Bastien Drut -, les poursuivants du Paris SG n'ont pas tenu la comparaison avec la saison précédente. Comme Monaco, Marseille a perdu plus de la moitié de son équipe type à l'intersaison, plus son entraîneur, et Lyon a tardé à intégrer ses recrues et a vite perdu sur blessure son détonateur Nabil Fékir.
. Produit d'appel malgré tout?
Renforcement du PSG, affaiblissement de la concurrence sur fond de cures de rigueur budgétaire: l'émergence d'une superpuissance nationale menace-t-elle la pérennité économique de la Ligue 1? "Je ne crois pas que vous entendrez une équipe se plaindre de la présence du Paris SG, ce serait malvenu", assure Virgile Caillet. "Si la LFP a pu négocier des droits télé à la hausse, c'est parce qu'il y a un club comme le PSG, et cela profite à l'ensemble des clubs".
"Jouer contre le PSG, c'est un stade qui fait le plein, d'où une billetterie avantageuse", poursuit-il, ajoutant que la présence du club parisien permet de créer un "cercle vertueux": "Plus le PSG va devenir une franchise, une marque majeure et connue, et plus la Ligue 1 va voir sa réputation grandir."
"Imaginons une Ligue 1 sans Ibrahimovic, David Luiz ou Thiago Silva: nul doute que les annonceurs et les diffuseurs seraient bien moins intéressés par le produit Ligue 1", renchérit Bastien Drut. "La présence de stars est indispensable pour bien vendre les droits télé."
"Bien sûr, le championnat aurait plus de valeur et serait plus excitant s'il y avait d'autres équipes pour se disputer le titre, comme ça peut se faire en Espagne", conclut Virgile Caillet pour qui "l'arrivée d'investisseurs et l'actionnariat diversifié" permettraient de relancer le suspense du championnat. "Mais ça, ce n'est pas la faute du PSG."
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