"La déflagration a été causée par un véhicule rempli d'explosifs à proximité de la place de Kizilay", a annoncé le bureau du gouverneur d'Ankara, dans un communiqué.
L'explosion s'est produite à 18h45 heure locale (16h45 GMT) sur cette place très fréquentée située en plein coeur d'Ankara, qui abrite de nombreux commerces et par laquelle passent de nombreuses lignes de bus et une station de métro.
De nombreuses ambulances ont été dépêchées sur les lieux de l'attaque, selon les premières images des chaînes d'information turques, qui ont également montré plusieurs carcasses de bus entièrement calcinés.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a convoqué dimanche soir une réunion de sécurité avec les principaux ministres concernés et les responsables des services de sécurité, a rapporté l'agence de presse Dogan.
"Les premières constatations suggèrent une attaque suicide", a déclaré sous couvert de l'anonymat à l'AFP un responsable des services de sécurité turcs.
Signe de la violence de l'explosion, au moins 23 personnes sont mortes sur le coup, les autres ayant péri pendant leur transfert à l'hôpital, selon la chaîne CNN-Türk. Les blessés sont traités dans dix hôpitaux de la capitale, "une dizaine d'entre eux" sont dans un état grave, a pour sa part indiqué à l'AFP une source médicale.
Cet attentat n'a pas été pour le moment revendiqué.
La police turque a déployé d'importants effectifs pour bloquer les accès à la place, survolée par des hélicoptères, a constaté un photographe de l'AFP.
Le 17 février, un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par un groupe dissident du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatistes kurdes) avait visé, non loin de la place Kizilay, des cars transportant du personnel militaire et fait 29 morts.
Ce groupe, les Faucons de la liberté du Kurdistan (TAK), avait assumé la responsabilité de l'attaque trois jours plus tard et annoncé dans la foulée de nouvelles attaques à venir, notamment contre les sites touristiques turcs.
- Mise en garde -
Vendredi, l'ambassade des Etats-Unis à Ankara avait adressé un message aux citoyens américains présents en Turquie, les mettant en garde contre une "possible attaque terroriste" à Ankara visant notamment "des bâtiments du gouvernement turc et des immeubles" dans le quartier où a été perpétré l'attentat du 17 février.
Le président islamo-conservateur turc Recep Tayyip Erdogan avait, "sans le moindre doute", attribué l'attentat du 17 février aux combattants kurdes syriens des Unités de protection du peuple (YPG), avec le soutien du PKK.
Saleh Muslim, le chef du Parti de l'union démocratique (PYD), dont les YPG sont le bras armé, et l'un des responsables du PKK, Cemil Bayik, avaient rejeté ces accusations.
La Turquie vit depuis l'été dernier en état d'alerte maximale après une série d'attentats meurtriers, dont quatre ont été attribués par les autorités au groupe Etat islamique (EI).
Le plus meurtrier d'entre eux, le 10 octobre dernier, avait été perpétré par deux kamikazes qui s'étaient fait exploser au milieu de manifestants de la cause kurde devant la gare centrale d'Ankara, faisant 103 morts.
Le 12 janvier dernier, douze touristes allemands ont péri dans un autre attentat suicide dans le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul.
Longtemps accusé de complaisance envers les groupes rebelles les plus radicaux en guerre contre le régime de Damas, Ankara a rejoint l'été dernier la coalition antijihadiste et multiplié les arrestations pour lutter contre les cellules de l'EI sur son sol.
La Turquie est en outre secouée depuis juillet dernier par la reprise du conflit kurde. D'intenses combats opposent ses forces de sécurité au PKK dans de nombreuses villes du sud-est du pays, peuplé en majorité de Kurdes.
Dimanche, les autorités turques ont annoncé la mise en place d'un couvre-feu dans deux nouvelles villes de cette partie de la Turquie, Nusaybin et Yüksekova.
Ces combats ont fait voler en éclats les pourparlers de paix engagés par le gouvernement turc avec le PKK à l'automne 2012 pour tenter de mettre un terme à une rébellion qui s'est soldée par la mort de plus de 40.000 personnes depuis 1984.
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