Quatre jours après avoir conquis une 4e qualification consécutive pour les quarts de finale de la Ligue des champions face à Chelsea, le bulldozer parisien en a fini une bonne fois pour toutes avec une saison de L1 dont l'issue n'a jamais inspiré le moindre doute.
Le déplacement à Troyes, quasiment condamné à la relégation, n'a été qu'une formalité pour les joueurs de la capitale, qui n'ont pas fait de détails et ont même battu le record du plus large succès à l'extérieur en L1, grâce à des réalisations d'Edinson Cavani (13e), Javier Pastore (17e), Adrien Rabiot (19e), avant que l'inévitable Ibrahimovic n'en ajoute quatre en seconde période (46e, 52e, 55e, 88e), plus un but contre son camp du malheureux Matthieu Saunier (59e) et un penalty en deux temps de Cavani (75e).
Avec 25 points d'avance sur leur dauphin Monaco à huit rencontres du terme de la L1, les Parisiens ont ainsi bouclé un exercice exceptionnel, maîtrisé de bout en bout.
- Disproportionné -
Jamais depuis son rachat par le Qatar en 2011, le gouffre n'a paru aussi abyssal entre Paris, 4e club le plus riche du monde, assis sur un budget de près de 500 millions d'euros, et le reste de la troupe. Cette suprématie financière s'est traduite de manière brutale et a tué tout suspense en haut du classement. En s'imposant à Troyes, le PSG devient le champion le plus précoce de l'histoire et fait aussi bien que le Bayern Munich en Bundesliga (2013-2014). Excusez du peu.
Au-delà de la L1, la mainmise de Paris en France pourrait même se concrétiser par un 2e quadruplé en deux ans, les troupes de Laurent Blanc étant encore en lice en Coupe de France (demi-finales à Lorient le 19 avril) et en Coupe de la Ligue (finale face à Lille le 23 avril), après avoir déjà empoché le Trophée des champions.
Avec le recrutement de l'Argentin Angel Di Maria (9 buts, 11 passes décisives en L1) pour 63 millions d'euros, Paris est devenu encore plus fort et seul Lyon a réussi à le battre sur la scène nationale (2-1).
Ce PSG, qui se permet de balayer de sa route en C1 le tenant de la prestigieuse Premier League anglaise, Chelsea (2-1, 2-1), est disproportionné pour la L1, tout comme son éternelle figure de proue, Zlatan Ibrahimovic. Dépossédé de son trône de meilleur buteur par Alexandre Lacazette en 2015, le géant suédois est en bonne voie pour le récupérer avec éclat à 34 ans. Avec 27 réalisations et 10 passes décisives, il a encore marché sur ses adversaires, ce qui pose la question de son avenir alors que son contrat se termine en juin.
Le futur du Suédois dans la capitale dépendra surtout de la suite du parcours en Ligue des champions et de l'état du marché des transferts.
- Blanc à l'épreuve de l'Europe -
Pour Laurent Blanc, la saison se jugera également sur le plan européen.
"Notre saison n'est pas finie, a-t-il d'ailleurs déclaré dimanche. Il va falloir se remettre en mode compétition parce qu'il y a des échéances importantes au mois d'avril et, je l'espère, au mois de mai."
Le champion du monde (1998) et d'Europe (2000) s'est certes adjugé à Troyes son 4e titre de champion et son 9e trophée en moins de trois ans à la tête de Paris. Il a aussi été prolongé jusqu'en 2018, juste avant la double confrontation avec les Blues, signe de la confiance de ses dirigeants, et sa capacité à gérer un effectif de stars et les ego plaide pour lui.
Mais son autorité a été quelque peu ébranlée par les insultes sur les réseaux sociaux émises par Serge Aurier, mis à pied à titre conservatoire avant d'être envoyé en équipe réserve jusqu'au 20 mars.
Stoppé deux fois en quart de finale, Blanc n'a pas encore prouvé qu'il était capable de faire basculer Paris dans le cercle très fermé des vainqueurs potentiels de la C1. Le PSG a beau tout écraser en France, pour QSI (Qatar Sports Investments), c'est la Ligue des champions qui reste le Graal absolu.
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