S'exprimant sur ces incidents devant ses partisans rassemblés à l'aéroport de Dayton (Ohio), le favori républicain pour la présidentielle a fait porter tout le blâme sur les centaines de manifestants qui ont fait irruption dans l'amphithéâtre de l'université de Chicago où il devait prendre la parole vendredi soir.
"Laissez-moi vous dire que les personnes qui ont fait le déplacement par milliers en étant invitées n'ont causé aucun problème. Elles ont été huées et harcelées par ces autres gens. Des gens qui, en passant, représentaient Bernie (Sanders), l'ami communiste", a affirmé M. Trump, en référence au candidat à l'investiture démocrate.
Les protestataires, parmi lesquels de nombreux Noirs et hispaniques, ont selon lui mené une "attaque planifiée".
Des noms d'oiseaux, des bouteilles et des coups de poings ont volé, tandis que la sécurité tentait de séparer les groupes et d'évacuer la salle. Les violences ont continué à l'extérieur et la police a procédé à au moins cinq arrestations. Deux policiers ont été blessés.
"Ces gens organisés, pour beaucoup des voyous (...), ont carrément dynamisé l'Amérique", a écrit samedi M. Trump dans un tweet, en assurant ainsi qu'il poursuivait sa campagne avec une détermination renforcée.
Cinq grands Etats (Floride, Illinois, Missouri, Ohio, Caroline du Nord) votent mardi pour les primaires, un jour qualifié de deuxième "super mardi" car il offrira à son vainqueur de nombreux délégués. Le premier "super mardi" s'est déroulé le 1er mars.
M. Trump devait participer à deux meetings samedi dans l'Etat de l'Ohio. Lors du premier, en bordure de la piste de l'aéroport de Dayton, un protestataire a tenté de monter sur la scène, les gardes du corps de M. Trump, des agents du Secret service, s'empressant d'entourer le candidat pour le protéger.
- "Pyromane" -
Sans prononcer le nom de Donald Trump, le président Barack Obama a de son côté appelé samedi les candidats en course pour la Maison Blanche à rejeter les "insultes et les railleries de cour d'école".
Dans une allusion directe au slogan du milliardaire ("Rendre sa grandeur à l'Amérique"), M. Obama a ajouté que l'Amérique se portait bien.
"Ce sur quoi les gens en course pour la présidence devraient se concentrer, c'est comment peut-on faire pour que cela aille encore mieux. Pas d'insultes ni de railleries de cour d'école, pas de divisions fondées sur la race et la foi, et certainement pas de violences contre d'autres Américains", a demandé le président américain, qui s'exprimait lors d'une réunion de levée de fonds au Texas.
En tête de la course dans le camp démocrate, Hillary Clinton a pour sa part reproché à M. Trump d'avoir un comportement de pyromane, alors que le milliardaire républicain est familier d'une rhétorique incendiaire et de propos régulièrement dénoncés pour leurs excès.
"Si vous jouez avec le feu, vous allez causer un incendie incontrôlable. Cela ne s'appelle pas gouverner. C'est jouer au pyromane politique", a-t-elle dit.
Le candidat républicain et gouverneur de l'Ohio, John Kasich, a lui accusé M. Trump de "jouer sur les peurs de la population". Donald Trump s'en prend régulièrement au Mexicains et aux musulmans, notamment.
- "Climat toxique" -
"Donald Trump a créé un climat toxique et ce climat toxique mène ses partisans et ceux qui cherchent la confrontation à s'unir pour en découdre", a déclaré M. Kasich, à la traîne dans la course à l'investiture.
L'homme d'affaires, dont les rassemblements sont de plus en plus le théâtre d'incidents, espère au contraire creuser son avance lors des prochains scrutins et devenir irrattrapable.
Un rassemblement de M. Trump prévu dimanche à Cincinnati a été annulé car le Secret service n'a pu boucler les préparatifs à temps.
Un autre meeting de Trump, plus tôt vendredi à Saint Louis, dans le Missouri, avait été interrompu à de multiples reprises, 32 personnes y avaient été arrêtées.
Mercredi, un partisan du milliardaire, John McGraw, 78 ans, avait été inculpé après avoir été filmé frappant un manifestant noir lors d'un meeting en Caroline du Nord (sud-est).
Ces scènes, qui ont gagné en intensité ces dernières semaines, font désormais partie intégrante des déplacements publics de l'homme d'affaires, qui en joue durant ses discours.
Il a le 1er février enjoint ses partisans à "cogner", promettant de payer leurs frais d'avocat. Le 23 février, il a déclaré qu'il aimerait "donner un coup de poing dans la figure" d'un perturbateur.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousA lire aussi
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.