Sept de ces jeunes âgés de 18 à 23 ans ont été placés en détention, et trois autres laissés en liberté sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur de la République de Marseille Brice Robin samedi.
"C'est une bande à géométrie variable", avait auparavant expliqué à l'AFP son adjointe Catherine Alexandre. Plusieurs d'entre eux sont notamment soupçonnés d'avoir pris part directement au braquage du casino d'Aix, d'autres n'ayant joué qu'un rôle de complice.
Dans la nuit du vendredi 12 au samedi 13 février, vers 01H55, quatre individus, cagoulés, gantés, revêtus de combinaisons blanches et brandissant plusieurs armes dont un fusil d'assaut ont fait irruption dans le casino d'Aix, où 700 clients étaient encore présents, détaille une source proche de l'enquête.
Après avoir tiré deux fois vers le plafond, ils se sont fait remettre la recette - 4.000 euros seulement - et des jetons de jeu, avant de s'enfuir à bord d'une Audi A6 volée, retrouvée incendiée une demi-heure plus tard dans le nord de Marseille.
Le mode opératoire, les tirs et les tenues de peintres arborées par les braqueurs, trois mois après les attentats du 13 novembre à Paris, avaient fait craindre une attaque terroriste aux clients se trouvant dans le hall et la salle de jeu, provoquant un mouvement de foule. Au total, 23 personnes avaient été légèrement blessées.
Les enquêteurs de la Brigade de la répression du banditisme (BRI) de la PJ de Marseille ont rapidement fait le lien avec trois autres vols à main armée commis en novembre et visant un supermarché Leader Price à Rognac et deux tabacs dans les quartiers Nord de Marseille.
- Arrêté en possession de jetons -
Au gré de surveillances, les policiers constatent même après coup que le groupe avait fait des repérages ciblant le casino d'Aix. L'un de ses membres est notamment allé jouer dans l'établissement la veille du braquage.
Le 22 février, ils fouillent les parties communes d'un immeuble de la cité des Rosiers, dont sont originaires plusieurs suspects, et y retrouvent 1.000 euros et un fusil à canon scié, utilisé lors d'un autre braquage, visant un McDonalds.
Puis le 7 mars, les policiers lancent un vaste coup de filet: 14 personnes sont arrêtées simultanément et leurs domiciles perquisitionnés. Deux d'entre eux ont sur eux... des jetons de casino volés lors du braquage commis à Aix. Des vêtements, portés par les suspects lors de repérages sont également saisis.
Ultime élément à charge: lors du braquage, les malfaiteurs ont déclenché en passant sous un portique le dispositif Smartwater. Ce système de sécurité asperge quiconque passe à proximité d'une encre invisible et indélébile, contenant une trace chimique unique permettant de relier une personne à un fait commis.
Une trace chimique de ce type a été détectée sur six mis en cause.
Face aux éléments mis en avant par les enquêteurs, plusieurs interpellés reconnaissent, à des degrés divers, leur implication dans les différents braquages. Trois ont notamment avoué leur participation au braquage du casino, dont l'auteur des tirs, un autre à celui du Leader Price, a précisé la source proche de l'enquête.
Sur les quatorze interpellés, quatre ont finalement été remis en liberté sans être poursuivis.
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