"Nous n'avons pas d'autre option que de décréter la détention provisoire pour trois mois", a déclaré le magistrat Alejandro Vargas, reprenant les arguments du procureur sur les risques de fuite de l'accusé, récemment extradé d'Egypte vers la République dominicaine.
"Si vous avez les techniques pour que d'autres personnes s'enfuient, évidemment vous devez bien maîtriser les techniques d'évasion", a lancé le juge à Christophe Naudin, expert en sécurité aérienne de 52 ans.
La durée de détention provisoire est toutefois inférieure aux requisitions du procureur Milciades Guzman, qui avait demandé un an, évoquant un dossier "complexe".
"Il n'y a pas le moindre risque de fuite", avait assuré plus tôt, dans des déclarations rapportées par les médias locaux, l'ambassadeur de France en République dominicaine, José Gomez.
L'avocat du Français, Miguel Valerio, avait lui demandé la remise en liberté de son client et l'abandon des charges pesant contre lui pour violation supposée de la Convention de Palerme des Nations unies sur le crime transnational.
Depuis son extradition la semaine dernière d'Egypte, où il avait été arrêté le 3 février, M. Naudin est détenu au Palais de justice de Saint-Domingue.
- Mandat d'arrêt -
Le Français, qui encourt 10 à 15 ans de prison pour association de malfaiteurs et trafic de migrants, a comparu vêtu d'une chemisette blanche et d'un jean, entouré par un imposant dispositif de sécurité.
La République dominicaine avait émis un mandat d'arrêt fin novembre contre ce criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne pour sa participation à l'évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
Les deux pilotes avaient été arrêtés en mars 2013 par les autorités dominicaines, aux commandes d'un avion de location chargé de valises contenant 680 kg de cocaïne.
Anciens militaires reconvertis dans l'aviation d'affaires, ils ont toujours clamé leur innocence et ont fui vers la France le 28 octobre, alors qu'ils attendaient l'examen de leur appel.
Ils ont depuis été placés en détention provisoire par la justice française, qui enquête sur ce vaste trafic international de drogue, même si Paris écarte toute extradition pour ces deux hommes, visés par un mandat d'arrêt de Saint-Domingue.
Leur condamnation a été confirmée en appel le 11 février par la justice dominicaine.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.