Soixante-douze heures seulement après le drame qui a coûté la vie à sa nièce et filleule, Alexandre Ray a pris la plume. Conseiller municipal de Creully, dans le Bessin, ce dernier a écrit à Najat Vallaud Belkacem, ministre de l'Education nationale, dans l'espoir que celle-ci s'empare de cette affaire.
Dans sa lettre déchirante, il décrit comment Juliette, 15 ans, « a été victime d’un harcèlement monstrueux par la diffusion de photos de nu via des réseaux sociaux, extorqué par un petit ami durant son collège ». Rongée par « la honte et la culpabilité », la jeune fille s'est finalement « couchée sous un train de 130 tonnes lancé à 90 km/h » jeudi 3 mars.
Les obsèques de Juliette ont eu lieu hier, mercredi 9 mars.
La lettre d'Alexandre Ray
Madame la ministre de l'Education Najat Vallaud Belkacem,
C'est le cœur lourd et noyé par le chagrin que je veux attirer votre attention sur le suicide de Juliette Lebas, élève de seconde au lycée Marcel Gambier de Lisieux dans le Calvados.
Cette jeune fille a été victime d’un harcèlement monstrueux par la diffusion de photos de nu via des réseaux sociaux, extorqué par un petit ami durant son collège (Michelet à Lisieux). Un groupe de lycéens les a récemment rediffusés sur fond de « revenge porn » et l’a poussé, rongé par la honte et la culpabilité, à commettre cet acte désespéré.
Juliette était une superbe jeune fille de 15 ans, le cœur sur la main, souriante, pleine de vie, très bonne élève, nageuse talentueuse, apprécié de tous, rayonnante...
Je connais votre engagement et le combat que vous menez contre toutes formes de harcèlement à l’école ainsi que les convictions qui sont les vôtres en matière de protection de notre jeunesse.
Je vous demande de vous saisir de cette affaire, je vous SUPPLIE de vous saisir de cette affaire !!
Que sa mort ne reste pas impunie, qu’elle serve d’exemple des ravages que peuvent faire les réseaux sociaux et le harcèlement moral sur nos enfants. Mon souhait le plus cher est que sa mort ne soit pas veine et que son histoire soit relayée et puisse sauver des vies.
Il ne nous sera jamais plus possible de la revoir, même sur son lit de mort, nous ne pourrons jamais plus la serrez contre nous, sentir sa chaleur, entendre ses rires aux éclats, assister à son mariage ni lui dire qu’on l’aime fort...
Ma colère est à la hauteur de ma peine... incommensurable... je vous laisse imaginer celle de ses parents et de ses 2 frères, pour qui la lumière s’est éteinte jeudi 3 mars 2016.
Juliette était ma nièce et ma filleule, elle s’est couchée sous un train de 130 tonnes lancé à 90 km !
Alexandre Ray
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