La tâche du double champion olympique du 1.500 m, élu fin août à la tête de la Fédération internationale (IAAF) à la place d'un Lamine Diack discrédité et poursuivi pour corruption passive et blanchiment aggravé, s'annonce ardue. D'autant plus que la chaîne ARD et le président de la commission d'enquête Dick Pound ne lâchent pas leur pression.
La chaîne de télévision allemande, qui avait dévoilé la première, le 3 décembre 2014, un système de dopage systématique couvert par les autorités nationales dans l'athlétisme russe, est en effet revenue à la charge dimanche.
Selon le troisième volet de son enquête, plusieurs athlètes et entraîneurs russes continuent de violer les règles de l'IAAF et de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
Dans un enregistrement audio présenté comme impliquant Anna Antselovich, la nouvelle directrice générale de l'Agence antidopage russe (Rusada), une athlète est ainsi avertie par la dirigeante d'un contrôle antidopage à venir.
- "Les chaises du Titanic" -
L'AMA a été "consternée" par ces nouvelles affirmations. "Ces allégations suggèrent qu'il y a encore beaucoup de travail à faire en Russie et que nous allons avoir besoin de la coopération pleine et entière des autorités russes pour effacer les dommages causés", a insisté l'Agence mondiale antidopage.
Mercredi, Dick Pound, ex-président de l'AMA et président de la commission d'enquête indépendante de l'AMA qui a conduit à la suspension de la Russie de toute compétition internationale, a estimé que les Russes, au lieu de concentrer leurs efforts sur les nécessaires réformes à mettre en oeuvre (NDLR: avant les JO de Rio), semblent se contenter de "réaménager les chaises longues sur le Titanic".
"Les Russes semblent partir du principe que la polémique va s'éteindre et que leur participation aux JO de Rio ne sera pas remise en cause", a déclaré Dick Pound lors d'une conférence sur la lutte contre le dopage à Londres.
"A mon avis, la Russie pourrait ne pas faire son retour à temps pour Rio. L'IAAF et l'AMA ne vont pas risquer leur réputation en se couchant et en faisant le mort", a-t-il ajouté.
- 40 Kenyans suspendus -
Le comité exécutif de l'IAAF pourrait aussi examiner le cas du Kenya, englué lui aussi dans un scandale de corruption et de dopage et à qui l'AMA a fixé au 5 avril le dernier délai pour se mettre en conformité avec ses règles.
Plus de 40 athlètes kényans ont été suspendus pour dopage au cours des trois dernières années. Fin février, son directeur général, Isaac Mwangi, soupçonné de corruption pour couvrir des cas de dopage, a été suspendu six mois de toutes fonctions, c'est-à-dire jusqu'au lendemain exactement des Jeux de Rio.
"Le Kenya est parfaitement au courant de ce qu'il doit faire. Il doit nous répondre d'ici au 5 avril", a affirmé début mars le président de l'AMA, Craig Reedie.
Si le Kenya ne répond pas dans les délais, "le comité de conformité (de l'AMA) se saisira de la question", a menacé M. Reedie.
Si le Kenya ne se conforme pas aux règles de l'AMA, ses athlètes pourraient eux aussi être privés des jeux Olympiques de Rio (5-21 août), comme cela est actuellement le cas des athlètes russes.
Autant dire que Sebastien Coe aura plusieurs virages difficiles à négocier vendredi, au moment de présenter les conclusions de son premier comité exécutif aux médias.
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