"Enfin, on l'a fait". C'est par ces mots qu'Anaïs Bescond a accueilli sur la ligne d'arrivée Marie Dorin-Habert, sa copine de toujours, partie une minute après elle mais qui venait de la coiffer de 12 secondes pour la victoire.
Pas grave. Marie et Anaïs, c'est à toi, à moi dans la vie.
"En fait aujourd'hui, je suis surtout contente de partager avec Anaïs", a témoigné ainsi Dorin-Habert, qui glâne pourtant au passage sa 4e médaille en quatre courses à ses Mondiaux, et son troisième titre mondial en carrière individuelle.
"J'aurais été première ou deuxième franchement aujourd'hui je m'en fous. Demain, je serai contente du titre mais ce qui aujourd'hui fait mon bonheur, c'est le fait de partager le podium avec une super copine", explique-t-elle.
Près d'une dizaine d'années de vie et d'efforts en commun ont forgé les liens qui unissent Bescond la forte en caractère à Dorin-Habert la douce.
"Marie, c'est quelqu'un qui m'aide à avancer", raconte Anaïs Bescond. C'est une amie, quelqu'un avec qui j'ai partagé des moments faciles et des moments moins faciles. Mais beaucoup de bons moments. C'est chouette d'être ensemble là", témoigne-t-elle.
A bientôt 29 ans, Bescond décroche la première médaille mondiale de sa carrière, elle qui a plus souvent flirté avec l'ombre des podiums qu'avec les lumières des honneurs.
Il faut se souvenir ainsi de ses cruelles 5e places lors du sprint et de l'Individuel des jeux Olympiques de Sotchi en 2014.
- "Tout l'or du monde" -
L'ensemble du staff tricolore n'a d'ailleurs pas manqué de saluer précisément la récompense obtenue par Bescond.
A commencer par... Marie Dorin-Habert, victorieuse de sa grande copine.
"J'ai un an de plus qu'elle mais on a fait quasiment notre carrière ensemble", raconte Dorin-Habert, désormais triple championne du monde dans les épreuves individuels (sprint et poursuite 2015, Individuel 15 km 2016). "Depuis les années juniors, on a une carrière un peu différente mais depuis les Jeux de Vancouver (2010) on fait tout ensemble".
"+Nanas+, c'est mon moteur, c'est un roc imperturbable, elle a son caractère, c'est vraiment une super bonne copine. J'adore notre groupe mais si +Nanas+ n'était pas là ce serait plus difficile d'aller en stage. On a le même humour, je rigole toujours à ses blagues même quand elles sont pourries. C'est mon +poto+ !", résume Dorin-Habert.
Mine de rien, Dorin-Habert commence à tracer un joli sillon dans son sport, se positionnant par exemple au 16e rang des biathlètes dames les plus médaillées de l'histoire des Mondiaux.
"Je ne pense pas rentrer dans l'histoire de mon sport. L'an prochain, il y aura une autre championne du monde et on m'aura effacée. Tant mieux c'est ça qui fait la beauté du sport de haut niveau, c'est que c'est éphémère", glisse-t-elle.
"Plus tard, je me rendrai compte que je suis encore championne du monde. Mais on est deux sur le podium, deux Françaises et ça, ça vaut tout l'or du monde", ajoute-t-elle.
Un état d'esprit et une force collective qui peuvent inquiéter les nations rivales dans la perspective du relais dames, vendredi.
L'Allemande Laura Dahlmeier, troisième mercredi à plus d'une minute, n'a rien pu faire.
Avec une faute au tir, contre deux pour la plupart de leurs concurrentes, les Françaises avaient déjà pris l'avantage. Mais elles ont su le faire fructifier grâce, en plus, à une glisse phénoménale (Dorin-Habert et Bescond ont réalisé les deux meilleurs temps de ski).
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