A la SNCF, "la journée est vraiment compliquée", a indiqué à l'AFP un porte-parole, selon lequel le trafic était "conforme" aux prévisions d'un tiers de trains en Ile-de-France, sur les lignes régionales et la plupart des lignes TGV nationales. Pour assurer ces liaisons, la SNCF affrétait parfois des bus de substitution, comme à Lyon pour la plupart des destinations de TER.
Le mouvement, lancé par les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD et CFDT) pour les salaires, l'emploi et les conditions de travail, est "extrêmement suivi", selon la CGT.
Les inquiétudes suscitées par l'élaboration en cours des futures règles de travail communes au secteur ferroviaire (public-privé, fret-voyageurs) ont ressoudé les syndicats de la SNCF. La dernière action unitaire remonte à juin 2013.
Côté RATP, où deux syndicats (CGT et SUD) ont également appelé à débrayer - cette fois pour peser sur les négociations salariales annuelles - le mouvement semblait moins suivi. Sur la portion du RER B gérée par la régie, deux trains sur trois en direction de Saint-Rémy-les-Chevreuse (Yvelines) circulaient mais bus, tramways et métros parisiens roulaient normalement, selon un porte-parole de la RATP.
Plus de 300 agents de la RATP manifestaient dans la matinée au siège de la régie à Paris. Pour s'abriter des fortes pluies, ils ont investi le hall d'entrée avec sifflets et pétards, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans les deux entreprises, les préavis de grève courent jusqu'à jeudi matin et ne sont pas reconductibles.
Ces grèves, le jour des épreuves du concours de l'agrégation pour 3.000 candidats, s'entrechoquent également avec une première mobilisation-test des opposants au projet El Khomri de réforme du code du travail, à Paris et en région.
Un mécanicien gréviste entré à la RATP en 1992 fait le lien entre les mouvements dans les transports et le projet de réforme du travail: "On perd tous les acquis gagnés en 1936", estime-t-il.
"Il y a aujourd'hui nécessité de faire converger toutes les luttes", estime pour sa part Gilbert Garrel, numéro un de la CGT cheminots.
Si en régions, l'affluence était moindre, la SNCF ayant encouragé ses clients à reporter leur voyage, les quais de RER étaient en revanche bondés en région parisienne.
A Châtelet-les-Halles, à Paris, les gens couraient à l'heure de pointe du matin pour attraper leurs correspondances. Beaucoup ont dû modifier leur itinéraire, avec des changements allongeant leur temps de déplacement.
Sur les quais du RER B les mines étaient plutôt résignées. "Je vais mettre deux heures contre une heure et quart normalement" pour arriver à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), explique, "fatigué", Makhlouf Nait, dont le visage affiche une certaine lassitude.
Sylvie, 48 ans, partie d'Essonne pour aller travailler à Saint-Denis, s'est levée deux heures plus tôt et redoute la fin de journée, "le monde et la difficulté à monter dans les trains", de mauvais souvenirs pour cette habituée des transports. "Je pense qu'on est un pays complètement handicapé, incapable de se réformer, c'est grave" estime-t-elle.
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