En exécution d'une "demande d'entraide" de la justice suisse, "le parquet national financier (français) a effectué hier (mardi) une perquisition dans les locaux de la Fédération française de football (FFF) à Paris", ont annoncé mercredi les services du procureur général suisse dans un communiqué.
"Des documents ont été saisis en lien avec le paiement suspect" de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) effectué en 2011 par Joseph Blatter à Michel Platini, qui vaut aux deux hommes d'être déjà suspendus six ans de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa. Des représentants de la justice suisse ont "assisté à la perquisition", selon le communiqué. La nature des pièces saisies n'a pas été précisée.
Joseph Blatter, qui fêtera jeudi ses 80 ans, fait l'objet d'une mise en examen en Suisse depuis le 24 septembre pour "soupçon de gestion déloyale" et "abus de confiance". Une charge qui repose sur deux motifs: le paiement controversé de 1,8 million d'euros sans contrat écrit à Michel Platini en 2011, 9 ans après la fin d'une mission de conseiller, et l'octroi, dans des conditions bien inférieures au prix du marché, d'un contrat de droits de télévision.
- Platini, témoin assisté -
Dans le cadre de la procédure suisse sur le fameux paiement, Michel Platini a lui été entendu sous le statut de témoin assisté, statut qui n'a pas évolué depuis le 25 septembre.
De 1999 à 2002, Platini travaillait depuis Paris pour le compte de la Fifa, dans des locaux loués par la FFF, selon des sources proches de la Fifa. Il réfléchissait notamment à un réaménagement du calendrier international avant d'entrer en 2002 au comité exécutif de la Fifa.
En raison de ce paiement suspect, Blatter et Platini ont été suspendus 8 ans de toute activité liée au football par la justice interne de la Fifa, suspension ramenée en appel à 6 ans. Cette suspension a empêché le Français, 60 ans, de se présenter à la présidence de la Fifa et le prive actuellement de la présidence de l'UEFA, poste qu'il occupe depuis 2007.
Platini a saisi le Tribunal arbitral du sport (TAS), plus haute juridiction sportive, pour tenter de casser cette suspension et retrouver son poste avant l'Euro-2016 organisé en France (10 juin-10 juillet).
Le 26 février, l'Italo-Suisse Gianni Infantino été élu à la présidence de la Fifa. Le même jour, un vaste plan de réformes a été adopté, visant à restaurer la crédibilité d'une institution secouée par le plus vaste scandale de corruption de son histoire.
- Contrat oral -
Tout a commencé le 27 mai dernier quand, à la demande de la justice américaine, sept hauts dirigeants du football international sont arrêtés à Zurich. Au total, 14 personnes (dont 9 membres ou anciens membres de la Fifa) sont mises en cause. L'acte d'accusation américain parle de quelque 150 millions de dollars (132 millions d'euros) de pots-de-vin et de rétrocommissions, depuis les années 1990.
Malgré ce coup de tonnerre, Blatter fut réélu à la présidence de la Fifa pour un 5e mandat mais sous la pression, il annonça le 2 juin sa démission tout en décidant de rester en poste jusqu'à l'élection de son successeur.
Début octobre, Blatter et Platini furent suspendus à titre provisoire pour 90 jours par la commission d'éthique de la Fifa, pour ce paiement de 1,8 million d'euros pour lequel les deux hommes, jusqu'ici les plus puissants de la planète football, avancent un contrat oral, type d'engagement reconnu en Suisse.
Le 21 décembre, Blatter et Platini furent suspendus. Platini assure depuis qu'il va se battre "contre cette injustice, de tribunaux en tribunaux", mais admet que son image est "écornée".
La FFF n'a pu être jointe immédiatement mercredi.
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