Les experts de ce jeu inventé il y a environ 3.000 ans en Chine se refusent à pronostiquer qui sortira vainqueur de ce combat inédit entre le grand maître de la discipline, le champion du monde sud-coréen Lee Se-Dol, et l'ordinateur AlphaGo, qui a pulvérisé 5-0 le champion d'Europe Fan Hui en octobre.
Les créateurs d'AlphaGo font valoir que leur bébé, qui utilise des algorithmes lui permettant d'apprendre de son expérience, est encore plus fort qu'à l'automne.
Au-delà, ce match sur cinq jours est surtout un test des progrès effectués depuis une dizaine d'années dans le domaine de l'intelligence artificielle (IA).
En cas de victoire d'AlphaGo, les craintes de certains scientifiques et entrepreneurs sur les risques de l'IA devraient être confortées alors que la puissance des ordinateurs double environ tous les deux ans. Comme l'enthousiasme de ceux qui en attendent des progrès importants.
Ce match est au moins aussi attendu à cet égard que celui qui s'était soldé, en 1997, par la défaite du champion du monde d'échecs Garry Kasparov contre l'ordinateur Deep Blue d'IBM.
Mais la comparaison a ses limites. Car le jeu de Go propose un défi tout autre à la machine, en raison de sa complexité, du nombre incalculable de combinaisons possibles, qui signifie que l'intuition et la créativité sont essentielles pour gagner à très haut niveau.
Alors qu'il y a quinze jours il pensait pouvoir "remporter une écrasante victoire, cette fois-ci du moins", Lee Se-dol a paru moins confiant mardi après avoir été briefé sur le programme informatique.
"A présent, je crois que je ne pourrai peut-être pas vaincre AlphaGo avec une marge aussi importante que 5-0. Je dois être un peu plus stressé", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
Le programme de Google utilise notamment "l'apprentissage profond" (Deep learning), méthode d'apprentissage automatique conçue sur la base de couches de "neurones" artificiels, imitant ceux du cerveau humain.
Cette technique, conjuguée à l'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs et à la disponibilité d'énormes bases de données sur lesquelles entraîner les machines, a permis des avancées considérables.
Fan Hui, 35 ans, a confié à l'AFP être tombé de haut lors de sa défaite en octobre à Londres: "Je n'imaginais pas que je pourrais perdre".
"L'ordinateur, lui, est très stable. Il joue tranquille. Il ne fait pas de grosses erreurs. Il ne s'inquiète pas du tout", a-t-il dit.
Le vainqueur du match au Four Seasons de Séoul raflera un million de dollars.
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