Les manifestations et grèves tous azimuts "contre la casse du Code du travail" sont présentées comme un premier tour de chauffe avant la mobilisation du 31 mars, à l'appel de sept syndicats. "C'est comme un apéro avant le plat de consistance", résume le leader de FO, Jean-Claude Mailly.
Une manifestation est prévue place de la République à Paris à 14H00 à l'appel des organisations de jeunesse (Unef, Unl et Fidl pour les lycéens), avec le soutien d'organisations politiques de la jeunesse (Jeunes communistes, Parti de gauche, Europe Ecologie-Les Verts ...) et syndicales (CGT, FO, FSU...).
Un autre rendez-vous est fixé devant le siège du Medef à Paris à 12H30. Des rassemblements auront aussi lieu en province et plusieurs appels à la grève ont été lancés par des fédérations syndicales - 144 au total à travers le pays, selon la CGT.
Le front syndical est néanmoins fissuré: les syndicats "réformistes" (CFDT, CFE-CGC, CFTC, Unsa) et la Fage (étudiants) ne s'associent pas à ces actions, préférant des rassemblements distincts le 12 mars. Plutôt qu'un retrait du texte, ils demandent des modifications "en profondeur".
Hasard du calendrier, la SNCF et la RATP sont aussi en grève pour des motifs internes, liés aux conditions de travail. Le réseau SNCF s'annonce "très fortement perturbé", avec un train sur trois attendu en moyenne sur les lignes Transiliens, TER, Intercités et la plupart des axes TGV.
Les syndicats (CGT, Unsa, Sud, CFDT) de cheminots réclament que les futures règles communes à l'ensemble du secteur ferroviaire soient calquées sur la réglementation SNCF. De son côté, la RATP prévoit des perturbations sur le RER B mais un trafic normal dans le métro.
Au c?ur de la contestation contre la loi travail : la réforme du licenciement économique, apparue à la dernière minute, et le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Deux mesures perçues comme des concessions au patronat, et qui font craindre une hausse des licenciements.
- La jeunesse "trahie" -
Pour les organisations étudiantes, les jeunes, déjà durement confrontés à la précarité du travail, en seraient les principales victimes. Le projet "trahit la jeunesse", estime William Martinet, président de l'Unef, le premier syndicat étudiant.
Beaucoup ont en tête la révolte contre le CPE, il y a dix ans, qui avait fait plier l'exécutif sur ce contrat "première embauche" destiné aux moins de 26 ans assorti d'une période d'essai particulièrement longue.
"Ce n'est absolument pas la même chose", a rétorqué mardi Myriam El Khomri. "Ce gouvernement n'est pas là contre les jeunes, mais pour favoriser l'emploi durable", a souligné la ministre du Travail.
Pour elle, les mesures lèveront la "peur de l'embauche" en CDI chez les employeurs en leur donnant davantage de "prévisibilité", et feront diminuer les contrats précaires, quand aujourd'hui les CDD représentent "près de neuf embauches sur dix".
Face à la bronca, avec notamment une pétition de plus de 1,2 million de signataires en ligne, le gouvernement a reporté au 24 mars la présentation du projet.
Manuel Valls a entamé lundi sur deux fronts sa bataille pour le texte: le PS d'un côté (beaucoup de députés socialistes menacent de ne pas voter le projet en l'état), les partenaires sociaux de l'autre. Il poursuivra les concertations mercredi avant une réunion plénière le 14 mars.
Le Premier ministre a promis des "améliorations", mais ses marges de man?uvres semblent étroites, entre des syndicats qui demandent à l'unanimité le retrait du plafonnement des indemnités - la CFDT, interlocuteur privilégié du gouvernement, en a fait une condition "sine qua non" de son soutien - et un patronat qui met en garde contre un "affadissement" de la réforme.
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