En 2012, elle y songeait déjà: elle serait candidate en 2017. Celle qui était ministre et porte-parole du président-candidat Nicolas Sarkozy commençait à soigner ses réseaux, notamment autour de son micro-parti, La France droite, officiellement fondé en novembre 2012.
Quatre ans plus tard, l'ambitieuse patronne de l'opposition à Paris, évincée fin 2015 de son poste de n°2 du parti Les Républicains sur fond de désaccord avec M. Sarkozy, veut tenir ses promesses. Elle a annoncé à TF1 sa candidature, la 9ème, à la primaire de novembre, avant de réunir ses troupes dans un café parisien pour y lire "le manifeste" de sa candidature.
Elle s'est dite confiante quant à sa faculté à obtenir les parrainages nécessaires de parlementaires et a taclé ses concurrents, déclarés ou non: "Ils disent +j'ai changé, je suis nouveau, je ferai mieux la prochaine fois+".
"Je suis candidate pour donner à chacun la maîtrise de sa vie" et "pour porter une conception complètement différente du pouvoir", a-t-elle ajouté.
S'en suivra une semaine chargée pour la députée, notamment jeudi avec sa participation à La Journée de la femme digitale, qui rassemble 2.500 femmes investies dans la transformation numérique, un déplacement vendredi et samedi en Haute-Savoie auprès d'industriels de la vallée d'Arve, avec meeting à Annemasse. Samedi soir, elle sera l'invitée de l'émission On n'est pas couché (France 2).
Alors qu'elle estimait, en décembre, que "le bon timing pour se lancer, c'est le printemps", NKM a préféré accélérer les choses devant l'annonce des 9 candidatures: outre Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire, Jean-François Copé, sont également sur les rangs Hervé Mariton et Nadine Morano. Michèle Alliot-Marie se lancera probablement, selon des sources LR. M. Sarkozy se déclarera plus tard, peut-être pas avant début septembre.
Selon un important élu LR, les parrainages (2.500 adhérents LR, 250 élus dont 20 parlementaires), sont assurés pour Juppé, Fillon, Le Maire et Sarkozy, pas forcément pour tous les autres.
A l'instar de presque tous les candidats, Mme Kosciusko-Morizet sort un livre, "Nous avons changé de monde" (Albin Michel, en librairie mercredi), dont L'Express va publier les bonnes feuilles. NKM y approfondit sa vision de la société.
- "Vieilles lunes et vaches sacrées" -
Puisque le monde a changé - en témoigne l'"ubérisation" de l'économie - les politiques doivent eux aussi changer, estime celle qui voudrait voir les clivages droite-gauche transcendés.
Finie la vision gaullienne de l'élection présidentielle, celle de la rencontre entre un homme et un peuple. "Sortons des logiques verticales, qui n'ont plus raison d'être à l'heure des réseaux sociaux", dit en substance NKM. C'est sur la toile que l'ex-secrétaire d'Etat à l'économie numérique veut tisser des liens, en espérant y capter ceux qui ne fréquentent pas les meetings, bien plus nombreux que ceux qui s'y déplacent.
Elle propose ses propres recettes, dont la principale, "un choc fiscal sur les entreprises de 100 milliards d'euros (de baisse de charges, ndlr) tout de suite", destinée à encourager les investissements et créer des emplois, avait fait bondir Sarkozy l'été dernier. Le président de Les Républicains propose de son côté une réduction immédiate du coût du travail de 30 milliards d'euros, à ses yeux plus réaliste.
Parallèlement, NKM prône des réformes structurelles: retraite à 65 ans dans un premier temps, le temps que se mette en place la retraite à points, suppression du statut de la fonction publique (sauf pour certaines missions régaliennes comme les magistrats), réforme du syndicalisme.
"Je suis pour la suppression pure et simple de la durée légale du travail, inadaptée aux nouveaux modes de travail, notamment au développement du travail indépendant", confiait récemment l'ancienne ministre aux Echos, proposant d'"accompagner le développement du non-salariat, tendance profonde" du monde économique actuel.
Il faut "en finir avec les vieilles lunes de la droite" et "les vaches sacrées de la gauche", résume NKM.
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