Ce projet devrait être finalisé d'ici la fin de l'année et "pourrait conduire à la suppression nette d'environ 115 postes" en France, ont prévenu les deux sociétés, qui détiennent la co-entreprise à parts égales.
Ces suppressions de postes devraient se faire sur la base de départs volontaires, pour lesquels des mesures d'accompagnement "adaptées" seront proposées, et de départs en pré-retraites entièrement financés par les deux entreprises.
Une centaine d'autres postes devraient être supprimés ailleurs en Europe, a précisé à l'AFP un porte-parole de Sanofi Pasteur.
Au total, cette co-entreprise présente dans 19 pays européens comprend actuellement près de 950 salariés, dont 400 en France.
A Lyon, où sont installés son siège européen et sa filiale française, les deux sociétés se sont engagées à maintenir une "présence opérationnelle importante dans le domaine des vaccins".
Sanofi Pasteur et Merck "ont l'intention de poursuivre séparément leur stratégie de développement en Europe" en matière de vaccins, selon le communiqué.
A sa création en 1994, Sanofi Pasteur-MSD s'était concentré sur les vaccins pédiatriques, avant d'étendre son champ d'activité aux vaccins de rappel pour adultes, à la grippe et aux vaccins de spécialité, contre le papillomavirus ou le zona. Elle est active dans 19 pays européens.
Cependant ses ventes se sont érodées ces dernières années: elles se sont établies à 824 millions d'euros en 2015, en baisse de 3% sur un an, et sont tombées sous la barre du milliard d'euros depuis 2009.
"A l'origine il s'agissait de mettre en commun des actifs très complémentaires" entre Sanofi Pasteur et Merck, mais au fil du temps de nouveaux vaccins des deux sociétés sont devenus concurrents, comme dans l'hépatite A et B, si bien que nombre de projets n'étaient plus développés en commun, selon le porte-parole de Sanofi Pasteur.
- "Plus de raison d'être" -
Le contexte réglementaire s'est aussi "complexifié" en Europe pour le secteur des vaccins, confronté par ailleurs à des pressions sur les prix, a rappelé de son côté un porte-parole de Merck à l'AFP.
Pour l'analyste de Natixis, Jean-Jacques Le Fur, interrogé par l'AFP, cette coentreprise "n'avait plus de raison d'être" car Sanofi Pasteur "a aujourd'hui une taille largement suffisante pour subvenir à sa propre destinée".
Ce divorce à l'amiable "redonne une certaine liberté stratégique à Sanofi Pasteur pour commercialiser ses vaccins en Europe", a-t-il ajouté.
Les représentants du personnel ont moins apprécié la manoeuvre: "La CFDT dénonce une nouvelle fois des licenciements dans une société qui fait énormément de bénéfices", a déclaré à l'AFP Humberto de Sousa, délégué syndical central adjoint CFDT de Sanofi Pasteur.
Car cette annonce intervient alors que le géant pharmaceutique français Sanofi, maison-mère de Sanofi Pasteur, conduit déjà un vaste recentrage de ses activités.
Le groupe a lancé fin 2015 un plan d'économies de 1,5 milliard d'euros d'ici 2018, qui passe par la suppression nette d'environ 600 postes en France sur trois ans, via des départs volontaires. L'ampleur des réductions d'effectifs au niveau mondial devrait être connu d'ici cet été.
La région lyonnaise est déjà affectée par la cession programmée de Merial, la filiale de santé animale de Sanofi, à l'allemand Boehringer Ingelheim, dans le cadre d'un échange d'actifs entre les deux groupes.
L'actuel siège mondial de Merial, situé à Lyon, est appelé à devenir un "centre opérationnel clé" de l'activité de santé animale de Boehringer Ingelheim, qui s'est engagé à ne pas réduire les effectifs de Merial dans le Grand Lyon au cours des 24 mois suivant la finalisation de la transaction, prévue pour fin 2016.
Par ailleurs, Sanofi examine toutes les options stratégiques pour son activité génériques en Europe, souhaitant trancher la question d'ici la fin de l'année.
A la Bourse de Paris l'action Sanofi a terminé en légère hausse mardi (+0,14%) à 72,46 euros, sur un indice CAC 40 en repli de 0,86%.
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