Alors que les amateurs de tennis redoutaient qu'elle annonce, à 28 ans, la fin de sa carrière en raison d'une blessure à un avant-bras qui l'empoisonne depuis des mois, Sharapova a pris tout le monde à contrepied.
Le visage fermé, la Russe aux cinq titres du Grand Chelem a révélé que la Fédération internationale de tennis (ITF) lui avait notifié le 2 mars qu'un de ses échantillons prélevés le 26 janvier à Melbourne (Australie) était positif.
"Depuis 10 ans, je prends un médicament sur prescription de mon médecin de famille (...), ce médicament n'était pas sur la liste des produits prohibés par l'Agence mondiale antidopage, mais le règlement a changé le 1er janvier dernier et ce médicament est devenu un produit prohibé, ce que je ne savais pas", a-t-elle poursuivi.
Sharapova n'a pas rejeté la faute sur son médecin ou sur tout autre membre de son entourage.
"Je suis pleinement responsable, j'ai fait une énorme erreur, j'ai reçu un mail de l'Agence mondiale antidopage fin décembre et je n'ai pas contrôlé la liste pour voir si ce médicament figurait maintenant sur la liste des produits prohibés", a-t-elle admis.
- 'Je suis responsable' -
"Je suis responsable de ce que j'ingère, je me targue depuis mon plus jeune âge d'être très professionnelle, mais j'ai fait une énorme erreur, j'ai déçu mes supporteurs, j'ai laissé tomber mon sport", a regretté Sharapova, qui a amassé 29 millions de dollars (26,3 millions d'euros) en gains en 2015, dont sept seulement sur les courts.
Le médicament en question, le meldonium ou mildronate, lui est prescrit depuis 2006 pour "traiter des problèmes de santé récurrents, un déficit en magnésium, une arythmie cardiaque et des cas de diabète dans (sa) famille".
Principalement utilisé dans la prévention des infarctus, il est classé parmi les hormones et modulateurs métaboliques (groupe S4) depuis le 1er janvier 2016.
Le meldonium, mis au point dans les années 1970 dans l'ex-URSS, agite depuis plusieurs semaines les autorités antidopage: la Suédoise Abeba Aregawi, championne du monde 2013 du 1500 m (athlétisme), la Russe Ekaterina Bobrova (patinage artistique), la biathlète ukrainienne Olga Abramova et le coureur de la formation cycliste russe Katusha Edouard Vorganov ont tous été contrôlé positifs à cette substance.
Selon son avocat John Haggerty, Sharapova pourrait être suspendue jusqu'à quatre années, mais cette suspension pourrait, selon lui, être limitée à deux ans, voire quelques mois, si la commission antidopage de l'ITF prend en compte les explications et la bonne foi de sa cliente.
Le patron de la WTA Steve Simon s'est déclaré "très triste": "J'ai toujours considéré Maria comme une femme d'une grande intégrité, mais comme elle l'a dit elle-même, elle est responsable de ce qu'elle ingère et doit savoir ce qui est autorisé".
- Nike suspend son partenariat -
La Fédération internationale de tennis a annoncé quelques minutes après la fin de cette conférence de presse que Sharapova était "suspendue à titre provisoire à partir du 12 mars en attendant le déroulement de la procédure".
Le président de la Fédération russe de tennis, Shamil Tarpichev, a aussitôt apporté son soutien à sa star: "Je crois que c'est de la foutaise, rien de plus (...) Les athlètes prennent les médicaments sur ordonnance médicale", a-t-il asséné, alors que la Russie est dans le collimateur de l'Agence mondiale antidopage depuis qu'une commission indépendante a mis à jour un système de dopage institutionnalisé dans l'athlétisme russe.
A court terme, cette suspension ne change pas le programme de Sharapova: la 7e joueuse mondiale a déclaré forfait pour le tournoi d'Indian Wells (Etats-Unis) qui commence mercredi.
Elle n'est plus apparue sur le circuit depuis l'Open d'Australie justement, où elle s'était inclinée en quarts de finale face à sa grande rivale, l'Américaine Serena Williams.
"Je sais que je m'expose à des conséquences, mais je ne veux pas finir ma carrière de cette façon", a-t-elle espéré.
"J'espère que je vais avoir la chance de rejouer", a conclu celle qui avait quitté la Russie, enfant, sans parler le moindre mot d'anglais, pour devenir aux Etats-Unis la première N.1 mondiale russe et une femme d'affaires avisée et richissime.
L'un de ses partenaires historiques, l'équipementier américain Nike, a rapidement tiré les conséquences de cette annonce: "Nous avons décidé de suspendre notre relation avec Maria le temps de l'enquête", a-t-il annoncé.
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