La SNCF a prévenu que le trafic serait "très fortement perturbé" sur son réseau, avec en moyenne un tiers des trains prévus en Ile-de-France, sur les lignes régionales et la plupart des lignes TGV nationales.
Aucun Intercités de nuit ne circulera entre 19H00 mardi et 08H00 jeudi, soit la durée du préavis déposé par la CGT, l'Unsa, Sud et la CFDT.
Le trafic international sera beaucoup plus proche de la normale, avec notamment 80% des Eurostar (Grande-Bretagne) et 100% des Thalys (Belgique) et trains Alleo (Allemagne).
Côté RATP, où la CGT et Sud appellent à la grève de mardi 22H00 à jeudi matin, un train sur deux seulement circulera sur la portion du RER B gérée par la régie en direction de Massy et Saint-Rémy-les-Chevreuse. Mais le métro parisien devrait rouler normalement.
Ces grèves, le jour des épreuves du prestigieux concours de l'agrégation pour 3.000 candidats, coïncident également avec une première démonstration dans la rue, à Paris et dans une centaine de villes en région, contre le projet de réforme du code du travail.
A la SNCF, la précédente grève unitaire des quatre syndicats représentatifs, en juin 2013 contre le projet de réforme ferroviaire, avait été suivie par environ 70% des conducteurs et contrôleurs et seules quatre liaisons sur dix avaient été assurées en moyenne.
"Cela va être une journée forte, autant qu'en 2013" car "on est arrivés à l'os sur l'emploi", prévient Thierry Nier, porte-parole de la CGT-Cheminots (premier syndicat), selon lequel "même dans l'encadrement, le mécontentement monte".
Les syndicats pointent une gestion "catastrophique" des effectifs qui se traduit notamment par des TER supprimés aux heures creuses dans plusieurs régions, faute de personnel. Pour 2016, 1.400 suppressions nettes de postes sont encore prévues. Depuis 2003, la SNCF en a supprimé plus de 25.000, via des départs à la retraite non remplacés.
- "coup de semonce" -
Outre une hausse des salaires, les syndicats appellent surtout les cheminots à défendre leurs conditions de travail au moment où se négocient les futures règles communes au secteur (public/privé, fret/voyageurs).
Il s'agit du volet socialement le plus délicat de la réforme ferroviaire votée en 2014. Car bouger les règles d'organisation (durées de travail, coupures, astreintes, repos...) et les contreparties à la flexibilité exigée des salariés pour assurer un service 7 jours sur 7 en toute sécurité, a des conséquences sur la productivité des entreprises ferroviaires et la vie quotidienne des cheminots.
Le secrétariat d'Etat aux Transports s'est donné jusqu'au 15 mars pour amender son projet de "décret-socle", dont la première mouture ne satisfait aucun syndicat.
Parallèlement, les négociations au niveau de la branche pour ajouter d'ici à juillet une convention collective commune n'avancent guère. Les syndicats accusent l'UTP (qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés) de jouer "l'immobilisme".
La SNCF, qui vise des gains de coûts, doit rallier ses concurrents à un compromis économiquement acceptable, qui lui permettrait de réduire son retard de compétitivité.
A défaut, le risque pour la SNCF est de tout voir renvoyé dans l'accord d'entreprise à négocier également d'ici l'été. Les discussions, qui vont bientôt démarrer, pourraient notamment porter sur une réduction du nombre de RTT.
Dans ce contexte, la grève de mercredi est un triple "coup de semonce" envoyé "au gouvernement, à l'UTP et à la SNCF", explique Didier Aubert, de la CFDT-cheminots. Si les cheminots ne sont pas entendus, ils "réagiront de nouveau", prévient M. Nier.
A la RATP, CGT et Sud appellent eux à débrayer essentiellement pour peser sur les négociations salariales annuelles. Celles-ci devaient à l'origine démarrer mercredi mais ont été repoussées de deux jours "de peur de voir une convergence de luttes avec les agents SNCF" et une "levée de boucliers" contre la réforme du travail, selon la CGT, qui appelle les agents à manifester à 10h00 devant le siège de la régie.
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